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|architecte = Wilhelm Friedrich Mack
|architecte = Wilhelm Friedrich Mack
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L'église méthodiste de Sion, qui s'appelle aujourd'hui "Temple de Sion", a été édifiée dans le pittoresque quartier de la Petite France, et réalisée en 1882, conjuguant les formes néo-romanes et contemporaines.
L'église méthodiste de Sion, qui s'appelle aujourd'hui "Temple de Sion", a été édifiée dans le pittoresque [[Adresse:Petite_France_(Strasbourg)|quartier de la Petite France]], et réalisée en 1882, conjuguant les formes néo-romanes et contemporaines.


Le dossier de la Police du bâtiment ne contient malheureusement aucun dessin ni plan de la construction. On sait seulement que la demande d'autorisation de construire a été faite officiellement par Mr Maurer, prédicateur de l'église évangélique (''Prediger der Evangel. Gemeinschaft'') en date du 17.3.1882. L'autorisation ou la décision (''Beschluss'') de construire fait suite en date du 26.3.1882. Aucune mention n'est faite de l'architecte ou de l'entreprise de construction.
Le dossier de la Police du bâtiment ne contient malheureusement aucun dessin ni plan de la construction. On sait seulement que la demande d'autorisation de construire a été faite officiellement par Mr Maurer, prédicateur de l'église évangélique (''Prediger der Evangel. Gemeinschaft'') en date du 17.3.1882. L'autorisation ou la décision (''Beschluss'') de construire fait suite en date du 26.3.1882. Aucune mention n'est faite de l'architecte ou de l'entreprise de construction.
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Un panneau explicatif apposé sur la façade de l'église, peut-être à l'occasion de sa rénovation (2012-2014), mentionne que les travaux de construction ont commencé au début de l'année 1882, sous la direction de l'architecte M. Mack. Il précise que l'originalité du plan de ce dernier, par rapport aux églises traditionnelles, consistait à situer la salle de culte au 1er étage, le rez-de-chaussée étant réservé au logement du pasteur et de soeurs diaconesses. Il mentionne enfin que l'inauguration de la chapelle, qui reçut le nom de "Zionskirche", eut lieu le 10.12.1882 et que le jour de l'inauguration, 700 personnes remplissaient la salle de culte.
Un panneau explicatif apposé sur la façade de l'église, peut-être à l'occasion de sa rénovation (2012-2014), mentionne que les travaux de construction ont commencé au début de l'année 1882, sous la direction de l'architecte M. Mack. Il précise que l'originalité du plan de ce dernier, par rapport aux églises traditionnelles, consistait à situer la salle de culte au 1er étage, le rez-de-chaussée étant réservé au logement du pasteur et de soeurs diaconesses. Il mentionne enfin que l'inauguration de la chapelle, qui reçut le nom de "Zionskirche", eut lieu le 10.12.1882 et que le jour de l'inauguration, 700 personnes remplissaient la salle de culte.


Selon un renseignement obtenu grâce à un contact direct avec un membre de l'église de Sion de Strasbourg, l'architecte Mack était originaire de Stuttgart, où il était membre de la même communauté méthodiste. Il y avait d'ailleurs déjà construit en 1879 une vaste église, qui fut complètement détruite par les bombes durant la deuxième Guerre Mondiale (depuis celle-ci a été reconstruite, puis redémolie, pour faire place à un centre commercial !). D'après ce contact, "''l'architecte disposait d'une surface plus étendue à Stuttgart, mais il a conçu le plan de l'église de Sion à Strasbourg en adaptant le plan de Stuttgart aux contraintes locales. La disposition des locaux est la même : salle de culte au 1er étage, logement du pasteur et petites salles de réunion au rez de chaussée, similitude de l'ornementation, de la forme des fenêtres et du clocheton néogothique sur un bâtiment néo-roman''". Toujours selon le même contact, "''le recoupement des renseignements provenant de diverses sources, permet de supposer, avec une quasi certitude, qu'il s'agit bien, concernant l'architecte de Wilhelm Friedrich Mack (1848- 1924)''", qu'on trouve dans le [http://www.kmkbuecholdt.de/historisches/personen/architekten_ma.htm répertoire des architectes allemands] de Ulrich Bücholdt, sur internet.
Selon un renseignement obtenu grâce à un contact direct avec un membre de l'église de Sion de Strasbourg, l'architecte Mack était originaire de Stuttgart, où il était membre de la même communauté méthodiste. Il y avait d'ailleurs déjà construit en 1879 une vaste église, qui fut complètement détruite par les bombes durant la deuxième Guerre Mondiale (depuis celle-ci a été reconstruite, puis redémolie, pour faire place à un centre commercial !). D'après ce contact, "''l'architecte disposait d'une surface plus étendue à Stuttgart, mais il a conçu le plan de l'église de Sion à Strasbourg en adaptant le plan de Stuttgart aux contraintes locales. La disposition des locaux est la même : salle de culte au 1er étage, logement du pasteur et petites salles de réunion au rez de chaussée, similitude de l'ornementation, de la forme des fenêtres et du clocheton néogothique sur un bâtiment néo-roman''".


Quant à l'architecture de ce bâtiment, on en trouve une riche description dans l'ouvrage sur les églises de Strasbourg dû à l'historienne de l'art Suzanne Braun :
L'architecte du temple de Sion est Wilhelm Friedrich Mack (1848- 1924)<ref>{{Source|La Neustadt de Strasbourg, un laboratoire urbain / 1871-1930, éd. Lieux-Dits (2017)}} - page 125</ref>, qu'on trouve dans le [http://www.kmkbuecholdt.de/historisches/personen/architekten_ma.htm répertoire des architectes allemands] de Ulrich Bücholdt, sur internet.


"''A l'extérieur, la nef de trois travées s'élève sur deux niveaux ajourés par deux types de baies superposées (barlongues et en plein cintre). Sur la place, la façade de l'église est à trois pans. Les pans latéraux sont ajourés par les mêmes baies que la nef, mais la corniche est soulignée par une moulure d'arcatures rampantes en plein cintre avec pilastres, qui s'inspire d'un décor roman très fréquent à partir du milieu du XIIe siècle. La partie centrale est la plus richement ornée et présente une ouverture monumentale mêlant les motifs décoratifs romans (chapiteaux tronconiques sculptés, et ouverture en plein cintre) aux motifs antiquisants (socles cannelés et linteau avec triglyphes et métopes). Le sommet de l'arc porte le millésime 1882. Au-dessus, deux baies en plein cintre évoquent comme sur la tour de l'église du Bouclier, la représentation traditionnelle des tables de la Loi. Le sommet de cette façade est couronné d'un fronton arrondi percé d'un oculus et orné de palmes sculptées. A l'intérieur, le premier niveau est constitué d'une salle servant à diverses manifestations, tandis que deux escaliers latéraux mènent au sanctuaire situé à l'étage, petit espace intime entouré de tribunes en bois''"<ref>Suzanne Braun, in {{Source|Eglises de Strasbourg (Livre)}}, éd. Oberlin, Strasbourg, 2002, page 210</ref>.
Quant à l'architecture de ce bâtiment, on en trouve une riche description dans l'ouvrage sur les églises de Strasbourg dû à l'historienne de l'art Suzanne Braun<ref>Suzanne Braun, in {{Source|Eglises de Strasbourg (Livre)}}, éd. Oberlin, Strasbourg, 2002, page 210</ref> :
 
"''A l'extérieur, la nef de trois travées s'élève sur deux niveaux ajourés par deux types de baies superposées (barlongues et en plein cintre). Sur la place, la façade de l'église est à trois pans. Les pans latéraux sont ajourés par les mêmes baies que la nef, mais la corniche est soulignée par une moulure d'arcatures rampantes en plein cintre avec pilastres, qui s'inspire d'un décor roman très fréquent à partir du milieu du XIIe siècle. La partie centrale est la plus richement ornée et présente une ouverture monumentale mêlant les motifs décoratifs romans (chapiteaux tronconiques sculptés, et ouverture en plein cintre) aux motifs antiquisants (socles cannelés et linteau avec triglyphes et métopes). Le sommet de l'arc porte le millésime 1882. Au-dessus, deux baies en plein cintre évoquent comme sur la tour de l'église du Bouclier, la représentation traditionnelle des tables de la Loi. Le sommet de cette façade est couronné d'un fronton arrondi percé d'un oculus et orné de palmes sculptées. A l'intérieur, le premier niveau est constitué d'une salle servant à diverses manifestations, tandis que deux escaliers latéraux mènent au sanctuaire situé à l'étage, petit espace intime entouré de tribunes en bois''".


A noter que pour construire cette église, une belle maison renaissance a été sacrifiée. C'était "''la plus vaste maison des tanneurs de tout le quartier, connue au 19 e s. , sous le nom de Kridehus, car elle ne servait plus qu'à entreposer de la craie''". Ces renseignements sont tirés de l'ouvrage ''Connaître Strasbourg''<ref>{{Source|Connaître Strasbourg (édition 1988) (Livre)}}, page 177</ref>. Leurs auteurs Roland Recht, Jean-Pierre Klein, Georges Foessel, manquent cependant un peu de retenue en évoquant "''une infâme chapelle sans style ''" qui la remplace...
A noter que pour construire cette église, une belle maison renaissance a été sacrifiée. C'était "''la plus vaste maison des tanneurs de tout le quartier, connue au 19 e s. , sous le nom de Kridehus, car elle ne servait plus qu'à entreposer de la craie''". Ces renseignements sont tirés de l'ouvrage ''Connaître Strasbourg''<ref>{{Source|Connaître Strasbourg (édition 1988) (Livre)}}, page 177</ref>. Leurs auteurs Roland Recht, Jean-Pierre Klein, Georges Foessel, manquent cependant un peu de retenue en évoquant "''une infâme chapelle sans style ''" qui la remplace...
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