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Personne:François Rupert Carabin

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Date de naissance 27 mars 1862
Date de décès 28 novembre 1932
Métier Sculpteur


Biographie

Sculpteur, médailleur, orfèvre, ébéniste et photographe1.

François Rupert Carabin est né le 27.3.1862 à Saverne, fils de Louis Carabin, garde forestier, et de Catherine Mathis2.

Il s’est marié avec Marie Hoeltgen.

Il est décédé le 28.11.1932 à Strasbourg.

Sa famille a opté pour la France après 1870, et François Rupert Carabin fit des études à Paris à l’Ecole des Arts décoratifs et à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts.

Artiste créateur, il était bon ami de Seurat, Signac, de Monet, de Degas. Manet venait dans son atelier le regarder travailler et achetait ses œuvres.

Pour Jean-Jacques Hueber, il était une personnalité de premier plan dans le domaine de l’art décoratif, à l’avant-garde des recherches décoratives modernes des années 1900 sur le plan du mobilier, de la céramique et de l’orfèvrerie, réconciliant la sculpture et l’objet.

De 1920 à sa mort, en 1932, il fut directeur de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg3.

Un article de Corinne Ibram, évoquant une exposition au Musée d’Art moderne de Strasbourg en 1993 retrace avec pertinence le parcours de l’artiste et surtout examine avec acuité ses goûts singuliers : « Un symbolisme simple incarné par des femmes nues sera la marque des meubles de Carabin. Mais tandis que la plupart de ses contemporains idéalisent la femme-fleur, Carabin représente fidèlement les modèles qu’il a devant lui, des prostituées » (Carabin fréquentait en effet assidûment les cabarets de Montmartre).

« Cariatides à la torture, ses femmes font partie de la structure du meuble, elles ploient sous le lourd plateau d’une table, se contorsionnent sous le siège d’un fauteuil, s’enchaînent au tronc d’un arbre coffre à bijoux ». Nadine Lehni, alors commissaire de l’exposition de Strasbourg avec Etienne Martin, expliquait  : « A côté d’images archétypales de la soumission, de la passivité et du masochisme, Carabin semble avoir abordé tout le répertoire des représentations classiques liées au tournant du siècle à une misogynie endémique »4.

Roland Recht, de son côté, admiratif de l'artiste, "de la facilité avec laquelle il passait d'une technique à l'autre, de son caractère atypique", émet aussi quelques réserves  : « C’est un artiste qui, dans notre sensibilité d’aujourd’hui, paraît parfois assez misogyne, qui peut métamorphoser le corps de la femme en un objet d’usage au service de l’homme, comme l’illustre le fameux fauteuil du musée d’art moderne de Strasbourg ».

Ancien directeur des musées de Strasbourg, c'est lui qui avait initié en partenariat avec Orsay l'exposition Carabin présentée en 1993 à Paris et Strasbourg, et, malgré quelques réserves concernant cet artiste célèbre et reconnu, le dénouement de la bataille autour de la donation Carabin n'a pu que le réjouir, ainsi que l'actuel dirigeant des musées, Paul Lang.

On a appris, en effet, par l'entremise des DNA du 11 janvier 2020 que le fonds d’atelier de François Rupert Carabin, qui était convoité par le musée d’Orsay, sera finalement offert aux Musées de Strasbourg5.

Références

  1. Article de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Rupert_Carabin [archive], consulté le 12/01/2020
  2. On précisera que Louis Carabin, père du sculpteur, était né au n° 63, Grand Rue, à Strasbourg le 4 mai 1817 (à l’époque la maison portait le n° 117), fils de Louis Carabin, serrurier et armurier, employé dans l’atelier aux réparations des armes, lors de son mariage avec Marie Anne Eckart en 1816. Ce Louis Carabin, qui était donc le grand-père paternel du sculpteur, était lui-même né en 1791 à Lutzelbourg, en Moselle, à quelques kilomètres de Saverne, la lignée Carabin pouvant être remontée à Lutzelbourg jusqu’au milieu du XVIIe siècle, si l’on se fie à l’arbre généalogique Carabin consultable sur Geneanet : https://gw.geneanet.org/emilie2500?lang=fr&v=CARABIN&m=N [archive], consulté le 12/01/2020
  3. Notice de Jean-Jacques Hueber, dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 6, page 457
  4. Article de Corinne Ibram dans les DNA du 29/01/1993 : « Du bois dont on fait les femmes »
  5. Article de Serge Hartmann, dans les DNA du 11/01/2020 : « Le fonds d’atelier de Carabin offert aux Musées de Strasbourg » : https://c.dna.fr/edition-strasbourg/2020/01/10/le-fonds-d-atelier-de-carabin-offert-aux-musees-de-strasbourg [archive], consulté le 12/01/2020

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