Edito:Colloque patrimoine partagé

06/03/2013

À l’occasion des 11e rencontres de l’Association des biens français du patrimoine mondial (ABFPM), la Ville de Strasbourg organise le 27 mars un colloque international autour du thème du « patrimoine partagé ».

Le patrimoine culturel est un bien public qui se constitue à travers le partage. Il se construit dans un espace social à préciser suivant les cas, dans son étendue physique et sociétale. Proposé, dans un geste généreux, par ceux qui l’offrent, ou bien revendiqué par ceux qui souhaitent y accéder, le partage du patrimoine culturel en tant que bien public doit se négocier dans la société civile.

Mais comment ? Qui aura la parole ? Quel sera le code de valeurs dans cette négociation ? Et quel rôle pour les administrations publiques et les experts, conservateurs de monuments historiques ?

Pour décliner la valeur attribuée à un patrimoine, on a pris l’habitude de suivre l’échelle des territoires, du local au mondial, au risque de perdre de vue les formations sociales : plus on étend l’espace physique dans lequel la valeur prétendue doit jouer, plus la base sociale devient floue. La Convention de Faro du Conseil de l’Europe (2005) sur la valeur sociale du patrimoine propose un modèle opérationnel, détaché des récits nationaux, en introduisant le concept de la communauté patrimoniale : « Une communauté patrimoniale se compose de personnes qui attachent de la valeur à des aspects spécifiques du patrimoine culturel qu’elles souhaitent, dans le cadre de l’action publique, maintenir et transmettre aux générations futures. » (Article 2b)

Ce modèle de partage social permet de réunir des individus inégaux, n’ayant pas le même savoir ni le même pouvoir, donc des citoyens, des chercheurs, des visiteurs, bref, des amateurs de tout genre et de toute origine. Est-ce qu’il se prête à ancrer les patrimoines dits mondiaux dans un espace social plus précis que l’univers, dans lequel veut les placer la catégorie de la « valeur universelle exceptionnelle », attribuée aux biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ? Comment peut-on rapprocher les conventions de l’Unesco, la nouvelle philosophie de la Convention de Faro et la pratique sociale et culturelle des communes et d’autres acteurs sociétaux ?

Le colloque international « patrimoine partagé » offre un espace de débats à ces questions.

Gabi Dolff-Bonnekämper

historienne du patrimoine, professeur à la Technische Universität de Berlin

mercredi 27 mars

Grande salle de l’Aubette

Inscription obligatoire avant le 21 mars :

www.strasbourg.eu/patrimoine ^[archive]

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PROGRAMME