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Adresse:Rue Brûlée (Strasbourg)

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rue Brûlée

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Structure rue
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Origine du nom1

Vers le milieu du 14ème siècle, une maladie épidémique désola l'Allemagne et enleva à Strasbourg environ 16000 de ses habitants dans l'espace d'une seule année. Les premiers symptômes de cette maladie se manifestèrent en Italie en 1349 à la suite de plusieurs tremblements de terre et s'étendit à une grande partie de l'Europe.

On accusa les Juifs d'avoir causé cette mortalité en empoisonnant les eaux car on s'apercevait que la maladie épargnait les Juifs qui s'abstenait de boire l'eau des puits et des citernes (à noter que la mauvaise qualité des eaux était d'ordre naturel et physique) mais comme la médecine d'alors était communément pratiquée par les Juifs et que ceux ci avaient de fortes créances sur Strasbourg.

Mais malgré la torture, il n'a été fourni aucune preuve suffisante d'un crime aussi atroce. Aussi leurs défenseurs n'ont pas manqué d'observer que leur persécution serait attribuée à une avarice injuste. Elle n'en eut pas moins lieu.

Le magistrat de la ville et ses trois chefs prirent fortement la défense des accusés mais le peuple s'insurgea et prit les armes. La corporation des Bouchers entraina le peuple à persister dans cette insubordination et à provoquer des mesures de violence et de sévérité. Les deux Stettmeistres et l'Ammeistre Schwarber furent forcés de se démettre de leurs fonctions et condamnés à l'exil et leurs biens confisqués. 1800 Juifs furent arrêtés, homme, femme, enfants, baptisés forcément , on fit grâce aux adultes qui se firent Chrétiens, les autres furent brûlés vifs, au nombre de 900 et suppliciés dans leur cimetière, sur le terrain où à été construit, vers le milieu du 18ème, l'hôtel qui allait devenir celui de la préfecture. On démolit la Synagogue des Juifs et sur son emplacement on bâtit une chapelle. Cette horrible exécution fût donnée à la rue qui en fût le théâtre, le nom de "Brand-Gasse" inexactement rendu en français par "rue brûlée". A partir de là, d'autres villes ont suivi l'exemple, mais les intérêts du fisc éveillèrent l'humanité de l'empereur Charles IV, dès 1349 il reprocha aux magistrats de Strasbourg leur conduite et leur fit défendre de continuer leurs poursuites.

Il octroya une amnistie l'année suivante à la ville de Strasbourg et prononça un décret défendant aux Juifs d'entrer à Strasbourg, mais en 1369 il leur fût accordé une taxe par un droit d'entrée de 5 ans. En 1383 cette permission fut prolongée de 6 autres années. Par la suite, on leur permit de venir en ville le jour mais à charge de sortir à l'heure de la fermeture des portes. Enfin, dernier épisode, un décret de l'assemblée nationale, dites constituante, les affranchit de toute oppression mais avec une interdiction d'exercer le prêt d'argent.

Historique du nom de la rue2

1265 : Ochsensteinergasse ("rue de la famille Ochsenstein" en strasbourgeois du Moyen-Age)

1265 : Vicus Bertholdi de Ochsenstein, quondam decani Argentinensis ("rue Berthold Ochsenstein, ancien doyen du Chapitre de la cathédrale")

1293 : Vicus domini de Ohsinstein archidiaconi Argent ("rue du seigneur d'Ochsenstein archidiacre de la cathédrale")

1312 : Brantgasse ("rue Brant")

1315 : Gasse von Ohsinstein ("rue des Ochsenstein")

1792 : rue Brulée

1793 : rue de Dagobert

1794 : rue de Dagobert

1817 : rue Brûlée

1817 : Brand-Gasse

1872 : Brandgasse

1918 : rue Brûlée

1940 : Brandgasse

1945 : rue Brûlée

Rue Brûlée

Date de nos jours

La rue est constituée aujourd'hui de nombreux hôtels particuliers.

On y trouve l'Hôtel de ville, l'Hôtel du gouverneur militaire, l'Archevêché, l'Hôtel du Préfet.

Vers 1975 un grand ensemble moderne situé 3-7 rue Brulée / 20-21 place Broglie est venu remplacer l'Hôtel de Rathsamhausen changeant la physionomie de la rue.


Références

  1. Notices historiques et statistiques littéraires sur la ville de Strasbourg, 1817, Jean-Fred. Hermann (ancien maire de Strasbourg)
  2. Dictionnaire Historique des Rues de Strasbourg (Livre)