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Adresse:Hôtel du gouverneur militaire (Strasbourg)

De Archi-Wiki

place Broglie, 13 rue Brûlée

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Date de construction 1754 à 1755
Architecte Georges Michel Muller
Joseph Massol
Structure Hôtel particulier
Courant architectural Régence

Date de démolition partielle environ 1830

Classement Monument Historique 1/4/1921
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Hôtel Gayot puis des Deux-Ponts

Date 1754 à 1755
Architecte Georges Michel Muller
Joseph Massol


Histoire

François-Marie Gayot, prêteur royal et représentant du roi Louis XV, fait l'acquisition de la parcelle en 1743, ainsi que d'autres contiguës, en vue d'agrandir sa propriété. Cette dernière est reconstruite pour son frère et lui-même sur les plans de l'architecte Joseph Massol, exécutée par le maître-maçon Georges-Michel Muller en 1754-1755 en ce qui concerne le gros-œuvre1.

En 1770 l'hôtel est acheté par la famille de Deux-Ponts. Le prince Maximilien-Joseph le fait alors décorer et achève ainsi l’un des plus beaux palais strasbourgeois. Après l'émigration de la famille de Deux-Ponts, le séquestre est mis sur l'hôtel en 1792. C'est à cette date que le général de Beauharnais y séjourne, en qualité de commandant de l'armée du Rhin. Puis l'hôtel connaît des utilisations plus ou moins heureuses : il reçoit le nom officiel de Maison de l'Égalité et abrite un estaminet (débit de boissons). Sous le Directoire (1795-1799), un cirque, un théâtre d'automates et des baraques foraines auraient été dressés dans la cour.

En 1804 et sur l'intervention du général Moulin, l'hôtel devient la résidence du gouverneur militaire de Strasbourg, ce qui est toujours le cas aujourd'hui. Durant les périodes d'annexion allemande en revanche, cette fonction est suspendue2.

Élévation du trianon du côté de ses jardins, par Jacques François Blondel, 1737

Description

L'édifice respecte le plan typique de l'hôtel parisien, partagé entre cour et jardin. Il est également le dernier des grands hôtels princiers construits à Strasbourg au XVIIIe siècle3. L'entrée principale se situe rue Brûlée (côté cour), tandis que le petit jardin à la française donne sur la place Broglie.

Le bâtiment, de style Régence strasbourgeois, se caractérise par la quasi absence d’iconographie sculptée, exception faite d'une tête de Minerve, déesse de la Sagesse, ornant la clé de cintre de la fenêtre centrale du premier étage. La façade principale, côté cour, offre une réduction de celle du palais Rohan, avec un portail dans un renfoncement en demi-cercle1. L'avant-corps central des deux façades principales se distingue de celui des grands hôtels particuliers strasbourgeois par l'absence de fronton, auquel se substitue un attique. Son modèle - d'un style beaucoup plus délié - semble figurer dans l'ouvrage de Jacques François Blondel De la distribution des maisons de plaisance (1737), que Joseph Massol possédait selon l'inventaire après décès de ses biens4. Cette source d'inspiration est d'autant plus probable lorsqu'on observe le premier projet conservé aux Archives de Munich5. L'attique est couronné sur les deux façades d'une frise témoignant du "goût à la grecque" en pleine ascension dans les années 1750.

Le vestibule d'entrée, conçu à l'italienne, possède une très belle fresque en trompe-l'œil, classée et peinte par Joseph Melling en 17856. La scène représente Maximilien-Joseph de Deux-Ponts, introduit auprès de l'assemblée des dieux sur l'Olympe, avant d’être couronné. Il s'agit du joyau de cet hôtel7.

Démolition de l'aile nord-ouest vers le jardin

Date environ 1830

L'aile nord-ouest donnant sur le jardin et la place Broglie a été démolie au cours du XIXe siècle. Elle était représentée sur le plan Blondel de 1765 et sur un plan du début du XIXe siècle visible ci-dessous. Elle n'est plus visible sur le plan de 1833.

Monument Historique8

Date 01/04/1921

Ancien hôtel Gayot, puis des Deux-Ponts ou hôtel du Gouverneur militaire.

Le classement comprend : les façades donnant sur la rue Brûlée, sur la cour d' honneur, sur les jardins et sur la place Broglie (y compris la clôture), le parterre à la française, le vestibule central avec grands escaliers d' honneur: Classement Monuments Historiques par arrêté du 1er avril 1921 J.O. du 16 03 1930.

Restaurations

Date 7/6/2013

Des travaux sont envisagés comprenant la réfection de dorures dans des pièces du bas, dont le bureau du gouverneur, la fontaine du jardin donnant sur la place Broglie et enfin la fresque de Melling intitulée « L’apothéose de Maximilien », montrée plus haut. Problème, l'armée n'a pas l'argent pour assurer ces travaux et n'a pas le temps de chercher des mécènes. Une demande de fonds pour la restauration de la fresque a été effectuée auprès de la fondation du patrimoine [archive] pour trouver des donateurs6.

Références

  1. a et b Strasbourg_Panorama_Monumental_(édition_G4J)_(Livre) - page 102
  2. Visite guidée lors des journées du Patrimoine, 2004.
  3. Les Saisons d'Alsace, n°49, p.60
  4. LUDMANN (Jen-Daniel), Le Palais Rohan de Strasbourg, t. I, 1979, p. 40.
  5. Strasbourg - Panorama monumental et architectural des origines à 1914, rééd. 2003, p. 105. Le plan de Munich montrer un attique avec une fenêtre axiale plus haute que les deux baies qui la flanquent.
  6. a et b DNA - Dernières Nouvelles d'Alsace (journal quotidien) - dna du 07/06/2013 [archive]
  7. fondation du patrimoine [archive]
  8. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00085054 [archive] consulté le 13/11/2020

Source

  • Article consacré à l'édifice dans Les Saisons d'Alsace, n°49, p.60

Lien interne

Bibliographie