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Adresse:Hôtel de ville (Strasbourg)

De Archi-Wiki

place Broglie, 9 rue Brûlée

Image principale





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Date de construction 1728 à 1738
Architecte Joseph Massol
Structure Hôtel particulier
Courant architectural Régence

Date de démolition 1789
Structure Statue/sculpture/oeuvre d'art

Date de transformation 1840
Architecte Félix Fries
Structure Hôtel de ville / Mairie

Date de rénovation environ 1880

Date de rénovation 2017 à 2018
Agence d'architecture Oziol-De Micheli

Classement Monument Historique 20/6/1921
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Construction

Date 1731 à 1738
Architecte Joseph Massol

A cet emplacement s’élevait depuis le XIIIe siècle l’hôtel des nobles d’Ochsenstein. En 1728, le dernier descendant de la famille Hanau-Lichtenberg, le comte Regnier III de Hanau-Lichtenberg (ou Johann Reinhard III de Hanau-Lichtenberg), envisage la construction d’un nouveau bâtiment et fait donc détruire l'hôtel. Le comte de Hanau1, consulte plusieurs architectes2,3 avant de porter son choix sur Joseph Massol, architecte de l’évêché et du Grand Chapitre. Massol supervise le chantier dès 1731 et jusqu'en 1736 pour le gros-œuvre. L'aménagement des intérieurs et la conception du programme sculpté extérieur s'achèvent certainement entre 1738 et 17404.

L'hôtel, de style Régence, obéit au plan type des grands hôtels parisiens en adoptant un plan en fer à cheval avec une entrée monumentale concave côté rue3 et une autre entrée plus sobre côté promenade de Broglie. La double entrée côté cour et côté "jardin" (Broglie) s'inscrit dans cette tradition des hôtels particuliers du XVIIIe siècle.

L'hôtel s'appela d'abord Hôtel de Hanau-Lichtenberg, du nom du commanditaire le comte de Hanau, puis Hôtel de Hesse-Darmstadt. En effet, le comte n’ayant pas d’héritier mâle, sa fille Charlotte (1700-1726) épouse en 1717 Louis VIII de Hesse-Darmstadt (1691-1768). Leur premier enfant, Louis IX de Hesse-Darmstadt (1719-1790) hérite du comté de Hanau-Lichtenberg en 1736 et de l’hôtel du même nom.

Sous la révolution, l'hôtel fut rapidement confisqué comme bien d'émigré. Les armoiries des Hesse-Darmstadt en furent systématiquement éliminées. La demeure, curieusement baptisée "Maison Dagobert" fut affectée à divers usages; un salon de lecture public entre autres y fut établi au rez-de-chaussée de 1801 à 1803. La période impériale lui redonna une dignité nouvelle.

En 1805, l'ancien hôtel particulier, érigé dans la pure tradition classique française, devient l'hôtel de ville de Strasbourg. La Ville y installe, au rez-de-chaussée, le musée municipal, qui y resta de 1806 à 1869 et concurremment, vers 1820, une école de dessin.

De nos jours, l'entrée sur la place Broglie est utilisée pour certaines cérémonies officielles et surtout pour les mariages, mais l'entrée principale se trouve toujours rue Brûlée.

Façade côté place Broglie

La façade vers la place comporte dix-sept travées de fenêtres et trois avant-corps : un avant-corps-central et deux avant-corps latéraux larges de trois travées chacun. L'avant-corps central, entièrement en pierre de taille, se distingue aussi par son fronton triangulaire. Les trophées évoquent la chasse5.

Une haute toiture en ardoise, ornée de deux étages de belles lucarnes, traitée "en pavillon" et non en comble brisé avec mansardes, couronne l'ensemble de la composition d'une masse bleutée continue6.

Le balcon central au premier étage ressemble à celui du Palais des Rohan même si leurs décors sont différents7. Ici, il est supporté par des consoles en pierre décorées de têtes de lions. Le balcon de l'hôtel de Klinglin présente lui-aussi quelques similitudes avec ceux du palais des Rohan, sans pour autant constituer une réplique exacte de ces derniers.

Façade rue Brûlée

La façade principale sur cour est marquée par un avant-corps central, cintré en segment d'arc et sommé d'un fronton aux armes de la ville. Elle est flanquées de deux cornes d'abondance et décorée de références à Mars, Hercule, Jupiter, aux saisons8.

Mascarons côté façade sur cour

Destruction de statues

Date 1789

Sur les socles intégrés au mur de la façade se trouvaient les statues représentant les princes de Hesse Darmstadt et qui furent détruites sous la Révolution9.

Perron de la Mairie10

Date 1840
Architecte Félix Fries

Le perron de la mairie, avec clôture grillagée, a été construit en 1840 sur l'emplacement de l'ancien fossé des Tanneurs. Un mur à hauteur d'appui, garni en 1818 de 7 réverbères, le séparait de la promenade de la place, depuis le coin de la rue du Dôme jusqu'à l'embouchure du Fossé, derrière la Préfecture11.

L'ouvrage Strassburg und seine Bauten précise que c'est l'architecte Fries qui est l'auteur du perron12.

L'intérieur

Date environ 1880

Pendant la période allemande vers 1880 sans doute, d'importants travaux de rénovation intérieure sont effectués et les salons retrouvent leur éclat d'antan. C'est à ce moment-là qu'est donné à certaines parties (le grand salon, les dessus de portes notamment) l'aspect qu'elles ont actuellement.

Les salons du rez-de-chaussée

Les salons du rez-de-chaussée qui donnent sur la place Broglie se succèdent dans l’ordre suivant, du nord-est au sud-ouest : Salon carré ou ancienne salle des commissions, grande salle ou salle des mariages, vestibule, deux salons qui ont perdu leur décor, salon qui a conservé son décor.

Le salon carré, ancienne salle des commissions (anciennement salon de compagnie) qui fait suite à la grande salle est de boiseries particulièrement riches. La cheminée d'époque Louis XV provient sans doute des petits appartements du Palais Rohan.

La grande salle, qui sert actuellement de salle des mariages est de proportion imposante. C'était l'ancienne salle du conseil municipal. Son plafond est décoré de riches motifs rocaille en stuc.

Le vestibule central comporte quatre colonnes ioniques. Il ne permet pas d’accéder directement aux escaliers qui se trouvent sur les côtés.

Les deux salles d'attente qui constituent actuellement les deux premières pièces au sud-ouest du vestibule ont perdu leur décor mural.

La salle qui se trouve au bout de l’enfilade (ancienne salle des mariages ?), a en revanche fort heureusement conservé intactes ses boiseries et son plafond d'origine.

Pour accéder aux étages supérieurs, on peut emprunter l'escalier d'honneur, de proportion majestueuse, qui ne dessert que le premier étage.

On peut aussi utiliser l'escalier de dégagement qui lui, monte jusqu'aux combles. Entièrement en grès peint avec une rampe à balustres, il rappelle la tradition architecturale de la fin du XVIIe siècle.


Les salons du 1er étage

Les salons du premier étage qui donnent sur la place Broglie se succèdent dans l’ordre suivant, du nord-est au sud-ouest : Bureau du maire, antichambre du maire, salle 17, grand salon, salon jaune, salon vert, salle à manger.

Le grand salon, qui occupe une position centrale, est l'endroit où se déroulent les réceptions officielles, et est entièrement décoré de panneaux en stuc doré datant de la fin du XIXe siècle.

La salle de réunion (salle 17) a été complètement transformée à la fin du XIXe siècle.

L'antichambre du maire a totalement perdu son décor d'origine. Le plafond, avec sa corniche à denticules date de la première moitié du XIXe siècle. La cheminée de marbre d’époque Louis XV provient du palais Rohan.

Le bureau du maire est de dimensions plus petites que les pièces précédentes. Les boiseries en chêne sont d’origine, mais ont été décapées au XIXe siècle. La cheminée en marbre blanc date du XIXe siècle.

Le premier salon, dit "salon jaune", est une ancienne antichambre qui possède des boiseries simples et des panneaux rectangulaires superposés. Les dessus-de-porte sont ornés de tableaux de la fin du XIXe siècle représentant des animaux ou des fables de La Fontaine.

Le deuxième salon, dit "salon vert", comporte dans sa partie arrière une grande surface dépourvue de boiseries. Il s’agit de l’ancienne alcôve de la chambre qui, comme aujourd’hui était tendue de tissu. L'alcôve était l'endroit où l'on plaçait le lit. Les dessus-de porte, représentant des paysages, ont été exécutés vers la fin du XIXe siècle.

La salle à manger, ancien cabinet, est identique à la salle qu'elle surmonte, avec quelques variantes au plafond. Elle est décorée de boiseries en chêne, qui étaient à l’origine peintes de couleur claires, mais décapées en 1855. Les quatre peintures au-dessus des portes, qui datent du Second Empire, représentant les quatre saisons.

Classement13

Date 20/06/1921

Ancien hôtel de Hanau-Lichtenberg puis Hesse-Darmstadt, hôtel de ville : façades et toitures classées M.H. : 20 juin 1921.

Rénovation

Date 2017 à 2018
Agence d'architecture Oziol-De Micheli

Des travaux de restauration de toitures et de la cour Conrath ont lieu en 2017 et 2018, l'atelier d'architecture Oziol-De Micheli est chargé de l'opération14. Plus de détails dans la rubrique Actualités.

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Références

  1. Maisons de Strasbourg [archive]
  2. Dont Robert de Cotte l'architecte du roi, qui établit des projets jugés trop dispendieux. D'autres architectes sont consultés, Perdiguier, Le Chevalier et Querret
  3. a et b Dictionnaire_des_Monuments_Historiques_d'Alsace_(Livre) - page 486
  4. Strasbourg_Panorama_Monumental_(édition_G4J)_(Livre) - pages 99-100
  5. Strasbourg_Panorama_Monumental_(édition_G4J)_(Livre) - page 101
  6. Vivre à Strasbourg, n°11 mars-avril 1984
  7. Roger Forst dans le livre Strasbourg l'inoubliable [archive] (2012) a dit que le balcon central était une réplique du Palais des Rohan, ce qui est inexact (p.131). Voir une photo d'un des deux balcons du palais Rohan). Cependant la photographie qui illustre le texte dans le livre montre le balcon de l'hôtel de Klinglin, et non celui de l'hôtel de ville
  8. Strasbourg_Panorama_Monumental_(édition_G4J)_(Livre) - page 101
  9. Strasbourg l'inoubliable de Roger Forst [archive], p131
  10. Seyboth Das Alte Strassburg (Livre)
  11. Das Alte Strassburg [archive] de A. Seyboth, publié en 1890, p.17
  12. Strassburg und seine Bauten (Livre) - Strassburg und seine Bauten [archive], publié en 1894, p.343
  13. Site Mérimée [archive], consulté le 10/11/2020
  14. Panneau d'autorisation de travaux sur immeuble classé affiché sur site

Sources et liens externes

  • Vivre à Strasbourg, n°11 mars-avril 1984
  • Informations affichées dans les salles ouvertes à la visite lors des journées du patrimoine 2015 et L'hôtel de ville de Strasbourg, documentation fournie lors des journées du patrimoine 2015