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Adresse:Eglise simultanée Saint-Jacques (Reipertswiller)

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rue de l' Eglise (Reipertswiller)

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Date de construction environ 1100
Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)

Date de transformation 1478
Courant architectural gothique

Date de construction 1871
Structure Statue/sculpture/oeuvre d'art

Date de transformation 1981
Verrier d'art Ernest Werlé
Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)

Classement Monument Historique 30/12/1983
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Eglise simultanée Saint-Jacques

Date 1100

L’église mixte Saint-Jacques le Majeur, de Reipertswiller se situe sur une sorte de promontoire, et son origine remonte sans doute vers l’an 1100. Etait-ce une étape sur l’un des nombreux chemins de Compostelle ? Rien cependant n’a été trouvé qui conforte cette affirmation, sauf le nom de l’église.

La tour et la nef de cette église datent du XIIe siècle, probablement. Le chœur roman fut remplacé en 1470 par le chœur réticulé gothique en place encore aujourd’hui. Le comte Jacques le Barbu de Lichtenberg, dernier homme de sa lignée, y fut enterré en 1480, une semaine après l’Epiphanie. Sur sa tombe fut érigé un magnifique gisant, dont il ne reste que quelques morceaux à l’extérieur du chœur : les révolutionnaires sont passés par là.

Au cours de la 2e Guerre Mondiale, l’église subit de sérieux dégâts. Lors de la reconstruction a pu être rajouté le bâtiment de sacristie et le local abritant l’orgue. Des traces sur le deuxième contrefort (embrasure de fenêtre) prouvent qu’il y avait là autrefois une construction.

L’orgue du facteur Kern fut mise en place en 1961. En 1967, trois nouvelles cloches, en sol, si bémol et do prirent place dans le clocher. Elles sont l’œuvre de F.W.Schilling, de Heidelberg. Sur le thème du Te Deum (tierce mineure + 1 ton entier), elles symbolisent la Trinité.

En 1981, trois des cinq vitraux du chœur furent rénovés par maître Ernest Werlé, de Haguenau.

De belles pierres tombales qui se trouvaient autrefois entre les contreforts du chœur, ont été mises à l’abri à l’intérieur de l’église.

L’église est dite mixte ou « simultanée », car elle sert aux culte protestant luthérien et culte catholique, depuis 1693, Louis XIV ayant imposé le Simultaneum. Cela explique la raison d’être de deux autels.

On pourrait dire que d’un mal a surgi un bien : en effet après que l’église ait été consacrée durant plus de 120 ans au seul culte luthérien, il n’a sans doute pas été facile de partager l’église pour les deux confessions protestante et catholique. Et pourtant, de 1693 à nos jours, cela semble s’être passé sans encombre.

On ignore cependant le réel fonctionnement d’un tel « simultaneum ». Qui prend les décisions concernant les choix de transformations, comme lorsque de nouveaux vitraux ont été commandés (avec succès, il faut le constater) ?, etc…

D’après un petit résumé du pasteur Walter Peter qui fut à l’origine de travaux de restauration nécessaires après la fin de la guerre, le régime simultané qui est en vigueur dans l’église de Reipertswiller, n’aurait pas empêché celle-ci de rester la propriété de la paroisse protestante. Cela est cependant à confirmer.

Dans son article, il précise que les travaux de restauration du vieux cimetière, ainsi qu’à l’intérieur de l’église, avaient été dirigés par l’architecte Chalumeau, et que la réinauguration du sanctuaire avait eu lieu le 1er septembre 1957.

Ci-dessous sont proposées deux photos où l’on voit une affluence nombreuse sortir de l’église. Il est fort probable que c’est à l’issue de cette cérémonie que ces clichés ont été pris.

Des fiches indépendantes seront par ailleurs consacrées à des renseignements plus détaillés concernant l'intérieur de l'église, les vitraux et les monuments funéraires.

Sources :

- Plaquette touristique sur l'église Saint-Jacques (juin 1997) disponible dans l'église.

- Alfred Matt : « Reipertswiller et son église », in Pays d'Alsace n° 85 (1974).

- Walter Peter : « Restauration d’églises historiques », in Pays d’Alsace, 1958, pages 31-32

- Dictionnaire des monuments historiques, éd. La Nuée Bleue, 1995, page 332.

Intérieur de l'église

Date 1478

On décrira succintement le chœur, les deux autels, la chaire pastorale et l’orgue.

Le chœur :

Le chœur de l’église fut probablement construit en 1478, dans le style gothique tardif, par Jacques dit Le Barbu, comte et dernier seigneur de Lichtenberg, qui désirait en faire sa chapelle funéraire. Comprenant une travée barlongue et une abside à cinq pans d’octogone, il est couvert par une voûte à réseau étoilé où les nervures de huit arcs prennent appui sur les chapiteaux. La clé de voûte est sculptée du lion des Lichtenberg et flanquée en direction de la nef, d’une tête d’homme barbu qui représenterait Jacques de Lichtenberg.

Le maître-autel :

Il s’agit de l‘autel catholique. Il est en grès et semble contemporain de la construction du choeur, en 1478. Sa partie basse semble d'origine. Elle est ornée de cinq arcades en ogive. La dalle supérieure est de facture récente. Le tabernacle semble être d'une facture différente de celle de l'autel. Il est couronné d’un gâble à deux fleurs de lys surmonté de fleurons à fruits. La porte du tabernacle en bronze est moderne.

Le deuxième autel :

L’église étant soumise au simultaneum depuis 1693, on a là l’explication de la présence d’un deuxième autel, pour les Protestants : celui-ci est en bois, avec les mêmes motifs que sur la chaire, la stalle et aussi la tribune de la nef, qui datent de 1888.

La chaire pastorale:

La chaire date donc de 1888. Réalisée en bois de chêne, elle fut réparée en 1945 et a remplacé une chaire en sapin datée de 1685.

L’orgue:

L’église ne fut dotée d’un orgue que très tardivement, puisque l’instrument actuel, œuvre d’Alfred Kern, en 1963, fut le premier du lieu. Comme c’est expliqué dans la source citée, il fait exception dans l’œuvre de ce dernier, puisqu’il est probablement le seul de ses instruments qui n’ait pas été réalisé avec une traction mécanique. Pour placer la tuyauterie en nid d’hirondelle au-dessus de la sacristie, et la console sur la Tribune, il fallait en effet recourir à la traction électrique.

Sources :

- Le Patrimoine des Communes du Bas-Rhin, éd. Flohic, 1999, page 972.

- Reipertswiller et son église, par Alfred Matt, in Pays d'Alsace n° 85 (1974).

- Le Comté de Hanau-Lichtenberg, in Pays d’Alsace, cahiers 111-112, II-III-1980, page 27.

- Site « A la découverte de l’orgue [archive] », consacré aux Orgues d’Alsace, consulté le 23/11/2016

- Site du Ministère de la Culture [archive], concernant Reipertswiller, consulté le 23/11/2016.

Monuments funéraires

Date 1871

Dans l’ancien cimetière, en face de l’entrée, se trouve une belle croix qui rappelle la tombe de l’instituteur Philippe Hostein, que les sources consultées disent décédé en 1869, mais qui est décédé en réalité le 10.8.1871 à Reipertswiller, âgé de 44 ans, des suites de la variole. Il était l'époux de Catherine Engel.

Il paraît qu’avant la dernière guerre encore, des mains pieuses fleurissaient toujours cette tombe. Le couple venait de donner le jour le 11.4.1869 à Reipertswiller à une petite Marie Eugénie Hostein. D’où peut-être l’erreur de la date de décès de Philippe Hostein.

Mais quatre monuments funéraires, provenant du cimetière qui entourait l’église, se trouvent désormais à l’intérieur de l‘édifice. La partie supérieure de ces stèles est formée d’une croix sur laquelle se trouve un Christ. Selon les cas, le Christ est seul, accompagné peut-être de Marie Madeleine, ou encore, comme dans le cas du monument situé à présent sous la chaire, il est entouré d’angelots ailés, alors que trois personnages, un évêque, un homme et une femme, se trouvent à ses pieds. Un seul de ces monuments porterait, d’après une des sources citées, une inscription et la date de 1806.

Il faut évoquer par ailleurs le souvenir du gisant de Jacques de Lichtenberg, mort en 1480, mais l’histoire de Jacques, dit Le Barbu serait trop longue à raconter. On dira donc seulement que l’empereur Frédéric III l’avait fait comte en 1458 et qu’il est surtout connu du temps de son veuvage, pour son aventure avec la belle mais controversée Barbe d’Ottenheim, qu’il avait prise pour gouvernante pour tenir sa maison. Des démêlés, sur lesquels on ne s’appesantira pas, eurent lieu par la suite avec les femmes de Bouxwiller, qui marchèrent vers le château et occupèrent la ville, en raison du comportement de Barbe. Bien plus tard, au cours d’une chasse, en hiver, Jacques de Lichtenberg fut pris de malaise et mourut le 5 janvier 1480.

Et c’est dans l’église Saint-Jacques de Reipertswiller qu’il avait fait agrandir et embellir, qu’il fut enterré. Durant la Révolution, l’église fut pillée et saccagée et tout ce qui rappelait les seigneurs fut endommagé. C’est à cette époque que le gisant fut martelé et qu’il disparut. Longtemps oublié, il fut remis au jour, par le plus grand des hasards, lors du bombardement de 1945. Une grenade explosa en effet du côté de la sacristie et les débris de la dalle furent projetés dans l’église. Elle avait en effet servi à murer la porte de l’ancienne sacristie ! Ce qu’il en reste aujourd’hui consiste en quatre morceaux de la dalle supérieure, qui se trouvent dans la niche centrale entre les contreforts du chœur.

Enfin, il faut décrire pour finir deux autres monuments très différents :

- une dalle, traitée dans l’esprit gothique, qui porte les traces d’un écu et d’un cimier. Elle est parfois identifiée comme la pierre tombale d’un seigneur de Birkenfeld, mort à la forteresse de Lichtenberg, mais en la scrutant en détail, on pourrait y distinguer le lion des Lichtenberg et surtout leur cimier à tête de cygne. Cette dalle se trouve à la droite de l’autel catholique.

Du côté gauche se trouve une autre pierre ressemblant à une pierre tombale. On peut y lire la date de 1480, gravée dans la pierre. Mais cette date, qui correspond au décès de Jacques de Lichtenberg, semble avoir été rajoutée, peut-être par quelqu’un qui pensait qu’il s’agissait là de la pierre tombale du comte Jacques, ce qui n’est pas le cas.

- un monument commémoratif des soldats de Reipertswiller morts pendant la guerre 1914-1918, mentionnant leurs dates de naissance et de décès.

Sources :

- Encyclopédie de l’Alsace, éd. Publitotal, 1985, pages 6313-6314

- Le Patrimoine des Communes du Bas-Rhin, éd. Flohic, 1999, page 972.

- Reipertswiller et son église, par Alfred Matt, in Pays d'Alsace n° 85 (1974).

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch.

Les vitraux de l’église

Date 1981
Verrier d'art Ernest Werlé

En 1981, trois des cinq vitraux du chœur furent remplacés par des vitraux dus au maître verrier Ernest Werlé, de Haguenau. L'idée avait émergée, en raison de la célébration du 500 ème anniversaire de la mort du comte Jacques de Lichtenberg et du début du comté de Hanau Lichtenberg,

Cette initiative heureuse a sans doute fait l’objet de nombreuses réunions du Conseil de la paroisse, mais il est assuré que sa conception et sa réalisation doivent beaucoup au pasteur Peter Schmutz (1934-1998), lui-même fils de pasteur, et en poste à Reipertswiller pour la paroisse protestante luthérienne depuis le 1er octobre 1959.

C’est en effet sans doute à lui que revient le choix de faire du centre de l’œuvre d’Ernest Werlé la représentation des Noces de Cana (l’eau changée en vin). Comme le précise la plaquette touristique déjà citée et conçue en partie par le pasteur Schmutz, ce miracle de Jésus est désigné par l’évangéliste Jean comme étant le premier signe de Jésus, premier non pas dans le temps, mais par son importance symbolique, l’ « archi-signe » de son activité. Jésus est en effet venu pour changer le monde. L’eau, représentant la Religion en tant Loi et Tradition, est changée en vin, représentant la joie de Dieu, qui agit à partir du cœur de l’homme. Dans la représentation qui est proposée ici sous la forme de trois vitraux, cet acheminement va vers une plénitude, qui est est opérée par et en Christ, et elle est également montrée dans les autres motifs, dont voici le détail.

Vitrail central :

On trouve donc au centre la représentation des Noces de Cana. D’après plusieurs sources, le couple porte les traits du comte Jacques et de la belle Barbara, sa concubine. Jacques, devenu veuf très tôt, se mit en ménage avec la belle, intelligente et énergique Barbara. Mais selon les règles sociales de l’époque, leur mariage était impensable, Barbara étant fille d’un simple tonnelier. On mesure donc inventivité, le trait d’humour (spirituel !) et l’audace de celui qui a commandé cette œuvre ! Mais à sa décharge, on peut préciser que, pour autant qu’on puisse le savoir, les deux se sont gardés fidélité jusqu’à la mort de Jacques, et ont donc été représentés ici comme un couple, d’autant plus légitime...

En dessous de cette scène centrale, on trouve une représentation de la Création, avec Adam en Eden, au milieu d’une végétation luxuriante et de couples d’animaux de toutes sortes. Mais lui-même semble bien seul. Et on peut encore y voir un trait d’humour, le désir étant central dans la formation d’un couple... Dieu, lui, est représenté planant dans les Cieux et n’a visiblement pas encore créé Eve ! On ne manquera pas de voir dans cette partie du vitrail un petit clin d'oeil à Michel Ange.

Au-dessus de la scène centrale est représentée la nouvelle Création, par le Christ, l’agneau de Dieu. On ne manquera pas de se souvenir que cette nouvelle vie est souvent évoquée comme un banquet céleste (« Heureux qui prendra part au repas dans le Royaume de Dieu », Luc 14, 15). Ce qui est bien dans la continuation symbolique du thème central.

Vitrail de gauche :

On y trouve des scènes de l’Ancien Testament, annonciateurs d’événements du Nouveau Testament.

En bas : Le sacrifice interdit d’Isaac, qui sacrifiera à sa place un bélier.

Au milieu : Les Tables de la Loi données par Moïse et l'épisode de l'adoration du veau d'or.

En haut : La construction du Temple sous Salomon.

Vitrail de droite

On y trouve les événements fondateurs de la foi chrétienne :

En bas : Le thème de l’incarnation avec une Nativité du Christ.

Au milieu : La mort du Christ qui a nous a aimés et s’est livré pour nous sur la croix.

En haut : Le don du Saint Esprit à la Pentecôte, à l’origine de l’Eglise

N.B. : à noter que le pasteur Schmutz était très ouvert à tout ce qui était artistique, puisqu’il il fut également le fondateur d’un groupe de musique de cors des Alpes, qui participa en 1992 aux cérémonies des Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville12 disponible dans l'église

Monument Historique

Date 30/12/1983

Eglise simultanée Saint-Jacques-le-Majeur: Classement parmi les Monuments historiques par arrêté du 30/12/19833


Références

  1. Les Vents du Nord [archive], site consulté le 12/11/2016
  2. - Plaquette touristique sur l'église Saint-Jacques (juin 1997
  3. Mérimée_(site_internet) Notice Mérimée PA00084900 [archive] consulté le 12/10/2019

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