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Adresse:Eglise protestante du Temple Neuf (Strasbourg)

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19 Place du Temple-Neuf

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Date de construction 1874 à 1877
Architecte Emile Salomon
Sculpteur Eugène Dock
Entrepreneur Philippe Lauer
Auguste Schlagdenhauffen
Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)
Courant architectural Néo-roman

Date de surélévation 1887 à 1888
Architecte Emile Salomon

Date de rénovation 2006

Date de rénovation 2018
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Eglise protestante du Temple Neuf

Date 1874 à 1877
Architecte Emile Salomon
Sculpteur Eugène Dock
Entrepreneur Philippe Lauer
Auguste Schlagdenhauffen

A l'origine se trouvait une église romane bâtie en 1260, l'église des Dominicains. Après l'annexion de Strasbourg à la France en 1681 par Louis XIV, de grands travaux sont entrepris dans l'église car le Roi veut redonner la cathédrale aux Catholiques.

Ainsi l'église devient Église-Neuve. Ce n'est que sous l'Empire que le bibliothécaire de la ville, amené à vider les locaux occupés par les livres entreposés à l' école centrale (alors situé dans l'actuel lycée Fustel ), obtient le chœur qui reçoit sa nouvelle et dernière destination, la ville ayant obtenu par accord du 10 vendémiaire an XII un modus vivendi avec l'administration de la haute école, vestige institutionnel de l'ancienne université. La bibliothèque de Strasbourg abritait donc, sous l'Empire trois fonds: la bibliothèque centrale du département, composée de saisies révolutionnaires, la bibliothèque héritée de Jean-Daniel Schoepflin et ouverte au public, la bibliothèque de l'Académie, provenant de l'ancienne université protestante.

La disposition des lieux vers 1810 respectait les entités: les livres de l'université se trouvaient dans un local accolé au chœur, sur son flanc nord, du coté du gymnase. La bibliothèque Schoepflin fut dès sa donation logée dans le chœur, sur une galerie permettant de mettre en relation de plain-pied cette collection et la bibliothèque universitaire. La bibliothèque centrale occupait le reste de l'espace. Le bibliothécaire de la ville gérait l'ensemble, mais sans qu'il y eût confusion des collections1.

Malheureusement le siège de la ville en 1870 [archive] détruira l'église ainsi que 400000 incunables dont l'irremplaçable Hortus Deliciarum par Herrade de Landsberg [archive]

C'est notamment suite à cette perte importante pour la ville de Strasbourg que l'envahisseur prussien décide rapidement de la construction d'édifices nouveaux. Le Temple Neuf en est un exemple. Le 23 mai 1874 eut lieu la pose de la première pierre.

Les entrepreneurs sont: Lauer et Schlagdenhauffen2.

Concernant l'architecte, Emile Salomon a été chargé de rédiger le programme du concours pour la reconstruction de l'édifice ainsi que la reconfiguration de l'ensemble de l'îlot3. 35 architectes y ont participé et le jury en a retenu cinq (dont M. Salomon) qui se sont répartis les primes prévues. Mais c'est le projet de l'agence Bernard Motte et Tournade qui a été désigné pour être exécuté.

Toutefois, les lauréats ayant fait savoir qu'ils n'avaient pas le temps de réaliser le projet, le consistoire a chargé Emile Salomon de dresser les plans définitifs sur la base du projet couronné. Emile Salomon n'avait donc pas remporté le concours, mais il a été l'architecte d'exécution. C'est ce qui explique que son nom soit gravé sur la façade4.

En automne de 1877, l'église était achevée à l'exception de la tour de façade et le 4 octobre 1877, l'édifice fut inauguré par le pasteur Louis Leblois.

L'apport récent de Wolfgang Brönner dans son article « Strassburgs neue Kirchen – und eine Synagogue »5 éclaire les influences de l'église. Il explique que la construction du Temple Neuf constitue une sorte de première apogée dans l'architecture sacrée de l'époque. L'édifice se réclame de l'école française néo-romane, ce qui est unanimement reconnu à la fois du côté français et du côté allemand. Les parties prenantes (ayant participé au concours ou à l'édification du bâtiment) ont été formées à l'Ecole des beaux-arts ou y enseignaient. Son architecture intérieure et extérieure présente un métissage entre cet héritage français et des modèles allemands issus de l'architecture protestante du sud-ouest de la Prusse.


Construction du clocher

La construction de la tour débuta le 29 août 1887 et, une grande nouveauté pour l'époque, l'entreprise Hug chargée de la construction fit usage d'une locomobile.

Cette fois, c'est l'architecte Emile Salomon qui fut concepteur du clocher4.

Bien que le chantier fut interrompu du 5 décembre au 28 mars 1888, la tour put être achevée le 8 avril de la même année. Le 9 juillet, deux nouvelles cloches furent fondues par l'atelier Louis Edel. La tour et ses nouvelles cloches furent inaugurées le 15 juillet 1888.6


Description de la chaire et de l'autel par Suzanne Braun

Se détachant de façon surprenante sur le fond assez sombre de la nef, la chaire est remarquable. Adossée au mur oriental et surmontée d'un abat-voix en forme de tourelle, elle développe un double escalier symétrique. Ce dernier, orné d'arcatures rampantes, encadre la cuve polygonale dont la base ornée de billettes est portée par une colonnette engagée. Une Bible ouverte portant les lettres alpha et oméga est sculptée sur le plan central.

Devant est posé l'autel qui forme un bloc rectangulaire divisé latéralement par des colonnettes à chapiteaux sculptés.

Ces deux pièces du mobilier ont été exécutées par le sculpteur M. Dock et sont en pierre calcaire blanchâtre7,8.

Documents et plans

Vues contemporaines


Intérieur du Temple

Orgues

Date 1877

Orgues Märklin de 18779

Le buffet d'orgue est en chêne et a été exécuté par les sculpteurs Dock et Blumer d'après les dessins de Salomon7.

Lien externe

- A la découverte de l'Orgue [archive]

Monument commémoratif de Jean-Laurent Blessig

Date 1847
Sculpteur Landolin Ohmacht

Jean Laurent Blessig est né le 29.3.1747 à Strasbourg, et décédé le 17.2.1816 à Strasbourg. Il était l'aîné des 12 enfants (6 garçons et 6 filles) de Jean Laurent Blessig, pêcheur et marchand de poisson au quartier Finkwiller à Strasbourg, et de Suzanne Siegwald (sa maison natale est sans doute le n° 7, place Henri Dunant, dont ces derniers étaient les propriétaires).

Il a été professeur en théologie, docteur en philosophie, en droit et en théologie, inspecteur ecclésiastique de l'Inspection du Temple Neuf et membre du Directoire. Il a été pendant 35 ans pasteur au Temple Neuf, de 1781 à 1816. Le foyer de cette paroisse, ainsi qu'une rue à Strasbourg portent son nom. Une fondation à son nom a rendu de grands services à des mères en difficulté pour l'éducation de leurs enfants.

On notera aussi qu'il salua la Révolution Française avec enthousiasme. Devenu suspect en 1792, il fut emprisonné jusqu'à la chute de Robespierre. Il se tint dès lors éloigné de la politique et a rendu de grands services à l'Eglise protestante.

Un monument commémoratif, daté de 1847, et épargné par l'incendie de 1870, lui est dédié dans la partie occidentale de l'église du Temple Neuf. Il est surmonté d'une sculpture en ronde-bosse du Christ avec des enfants, et orné d'un portrait en relief sculpté par Landolin Ohmacht.

Autres vues sur cette adresse

Références

  1. Annuaire de la société des amis du vieux Strasbourg, texte de Benoît Jordan, page 93
  2. Lettre du 8/05/1873 dans le dossier de l' église.
  3. Metacult_-_Strasbourg_lieu_d'échanges_culturels_entre_France_et_Allemagne, 2018, page 457
  4. a et b Jean-Louis Jung, arrière petit-fils d'Emile Salomon, in Courrier des lecteurs, DNA du 23/04/2019, page 41
  5. Metacult_-_Strasbourg_lieu_d'échanges_culturels_entre_France_et_Allemagne, 2018, page 169
  6. Eglises de Strasbourg (Livre), 2002, Suzanne Braun et Jacques Hampé
  7. a et b Suzanne Braun, in Eglises de Strasbourg (Livre), éd. Oberlin, 2002, pages 164 et 165
  8. Église du Temple Neuf sur Wiki-protestant [archive]
  9. A la découverte de l'Orgue, fiche sur l'orgue du Temple Neuf [archive] consulté le 02/11/2014

Sources

  • Panneau explicatif dans l'église du Temple Neuf
  • Marcel Thomann, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 4, pages 249 à 252
  • Suzanne Braun, in Eglises de Strasbourg, éd. Oberlin, Strasbourg, 2002, page 165

Liens externes