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Adresse:Ecole Saint-Thomas (Strasbourg)

From Archi-Wiki

2 Rue de la Monnaie (Strasbourg)

Image principale



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Date de construction environ 1600
Structure Immeuble
Courant architectural Renaissance

Date de démolition environ 1903

Date de construction 1904 à 1907
Architecte Fritz Beblo
Structure Ecole
Courant architectural Néo-Renaissance
Néo-baroque

Date de rénovation 2004 à 2005
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Hôtel de la Monnaie

Date 1756

A cet emplacement se trouvait jusqu'en 1591 l'hôtel des Chartreux, pour devenir en 1756 et jusqu'en 1870 la Monnaie Royale1,2.

L'ancienne Monnaie de Strasbourg ou Monnaie royale s'installe dans ce bâtiment après que l'intendance l'eut évacué; le gouvernement fit alors exécuter tout près des travaux hydrauliques, pour employer la force motrice de l'eau dans la fabrication de la monnaie. Ce système, depuis longtemps abandonné, a fait place à l'emploi des chevaux, puis à la vapeur, que M. A. Renouald de Bussière a adoptée. En visitant ces beaux ateliers, les machines parfaites qui fonctionnent avec exactitude et célérité, la prodigieuse force motrice qui lamine, découpe et frappe, et en comparant cette fabrication à celle dont nous avons parlé, on voit que le mot dans l' histoire de la vie des peuples, des sciences et des arts2.

Après 1870, l'hôtel change d'affectation et devient le siège des bureaux de la recette générale et du ministère d'Alsace Lorraine, section des finances, industries et des domaines. Il devient disponible en 1903 (le bâtiment des finances était terminé place de la République) et est racheté par la Ville au prix de 83 marks le mètre carré.

Les vieux bâtiments qui ne répondent plus aux besoins d'hygiène sont démolis et remplacés par de beaux bâtiments scolaires3. Seuls quelques fragments ont survécu, intégrés dans le nouvel édifice4. Aujourd'hui subsistent de l'ancien Hôtel de la Monnaie une colonne coiffée d'un artichaut et un ancien puits situé dans la cour de l'école (voir plus bas).

Démolition

Date environ 1903

Démolition de l'ancien hôtel de la Monnaie pour construire l'école.


Ecole Saint-Thomas

Date 1904 à 1907
Architecte Fritz Beblo


Contexte et intégration à son environnement

L'école Saint-Thomas, édifiée entre 1904 et 1907 par Fritz Beblo, s'inscrit dans une politique active de développement de l'architecture scolaire à Strasbourg. En effet, la Ville, avec l'aide du chef du service d'architecture souhaite se doter d'édifices modernes, spacieux et propices à l'apprentissage.

En plus de cela, l'école bénéficie d'une situation exceptionnelle, au bord de l'Ill et sa façade donne sur l'eau à la manière d'un palais. Elle présente même selon Clément Keller de nombreuses similitudes avec le Château des Rohan5.

L'intégration de l'ensemble scolaire à son environnement6 est aussi produite par les éléments empruntés à la Renaissance alsacienne ainsi qu'au bâtiment de la Monnaie. D'après Anne-Marie Châtelet dans sa récente étude des écoles de Strasbourg, Saint-Thomas présente quelques citations directes à la Monnaie : "les volumes, la haute toiture et les pignons à volutes"7. Par contre, l'école reprend également d'autres formes architecturales sans rapport avec le bâtiment disparu mais évoquant clairement la Renaissance alsacienne comme les tourelles d'angle coiffées de dômes en cloche. "Les volumétries du gymnase et de la conciergerie, qui réemploie un ancien oriel de la Renaissance, sont traitées de façon à assurer une transition harmonieuse avec les maisons environnantes"8.

Le style historiciste de l'école présente une dominance pour le style néo-Renaissance. On trouve également des éléments néo-baroques d'influence italienne, comme le portail d'entrée et son cartouche9.

La démolition de l'hôtel ainsi que le chantier de l'école sont suivis par des archéologues10 ainsi que par le service d'architecture qui effectue des relevés et publie les découvertes. Des éléments de l'hôtel de la Monnaie sont directement réutilisés, comme l’ancien puits, placé dans un des angles de la cour, plusieurs colonnettes et consoles "ainsi qu’un bel escalier à vis dans une aile basse dotée d’un oriel rappelant celui de l’édifice disparu »11. Cet escalier Renaissance est dans la loge du concierge. Parmi les colonnes récupérées et placées sous le préau12, on retrouve dans la cour celle coiffée d'un artichaut -ou d'une pomme de pin- citée plus haut.

Un édifice moderne

Ces emprunts et ces collages contrastent avec la modernité technique du bâtiment. En effet, Fritz Beblo reprend les expérimentations développées par son prédécesseur Johann Karl Ott , notamment dans la Höhere Mädchenschule, actuel Lycée des Pontonniers 13. La modernité de l'école passe par les matériaux employés, puisque le béton armé y est employé sans doute pour la première fois dans un édifice scolaire de la ville14, plus spécifiquement pour les planchers des classes. Quant aux murs, ils sont prévus en maçonnerie, charpente en bois et métal. C’est à Ott et non à Beblo que revient l’initiative d’expérimenter le béton armé pour les édifices municipaux, mais cette initiative est saluée par Beblo.

Façade côté Ill

Façade rue de la Monnaie

Intérieur de l'Ecole

Date 1906 à 1907

Pour la décoration intérieure, Fritz Beblo a puisé dans différentes tendances mais certains détails donnent une légère note Jugendstil pour les ferronneries des escaliers, les cache- radiateurs, les boiseries des fenêtres...

L'intérieur de l'école a été réaménagé en 2005, notamment pour une mise en conformité avec des normes de sécurité.

Des éléments qui datent de l'époque de la construction ont été restaurés et mis en valeur: les cache- radiateurs, les colonnettes en fleur de lotus, la ferronnerie des escaliers, les portes extérieures... Les porte- manteaux ont été conservés et agrémentés de boules en bois. La colonne banquette de l'école maternelle est toujours là, même si l'espace autour a été modifié.

La salle de musique a été restaurée également et dotée d'un plafond spécial.

Les enfants ont participé en créant les motifs qui décorent les linos. A partir de projets, ils découvrent le riche passé du lieu12.

Travaux

Date 2004 à 2005

De janvier 2004 à l'été 2005, l'école a fait l'objet d'importants travaux intérieurs et de mise en sécurité. La cour a également été réaménagée15.

Autres vues sur cette adresse

Références

  1. Dictionnaire Historique des Rues de Strasbourg (Livre) - page 77
  2. a et b Strasbourg_illustré_par_Frédéric_Piton_(Livre)
  3. La Revue Alsacienne Illustrée, 1901
  4. Strasbourg 1900 - Naissance d'une capitale (Livre), p196
  5. CRDP d'Alsace (site internet) - CRDP d'Alsace [archive], L'architecture scolaire à Strasbourg, Clément Keller, consulté le 12/10/2018
  6. La_Neustadt_de_Strasbourg,_un_laboratoire_urbain_/_1871-1930,_éd._Lieux-Dits_(2017) - page 231
  7. Metacult_-_Strasbourg_lieu_d'échanges_culturels_entre_France_et_Allemagne, 2018, page 163
  8. CRDP d'Alsace (site internet) - CRDP d'Alsace [archive], L'architecture scolaire à Strasbourg, Clément Keller, consulté le 12/10/2018
  9. Visite guidée du 11/07/2011 dans le cadre d'une visite thématique "Les noms de rues racontent" [archive] organisée par l'office du tourisme.
  10. De nombreux objets découverts pendant le chantier sont conservés au Musée.
  11. Metacult_-_Strasbourg_lieu_d'échanges_culturels_entre_France_et_Allemagne, 2018, page 163
  12. a et b Visite "Fritz Beblo", par Aline Hauck, docteur en histoire de l'art, visite organisée par "La Croisée des Arts nouveaux" en octobre 2012
  13. Metacult_-_Strasbourg_lieu_d'échanges_culturels_entre_France_et_Allemagne, 2018, page 138
  14. Metacult_-_Strasbourg_lieu_d'échanges_culturels_entre_France_et_Allemagne, 2018, page 152
  15. Strasbourg Magazine n°166, septembre 2005, page 13


Bibliographie

- livret sur l'école saint Thomas [archive], Aline Hauck, docteur en histoire de l'art, 14 pages, déposé en dépôt légal et consultable par exemple à la B.N.U

- Anne-Marie Châtelet, "Les écoles de Strasbourg 1830-1940", in Strassburg/Strasbourg, Lieu d'échanges culturels entre France et Allemagne, Architecture et urbanisme de 1830 à 1940, Deutscher Kunstverlag, 2018, pp.131-168.