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Adresse:Cimetière Sainte Hélène (Schiltigheim)

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1 route de Bischwiller, 40 route de Brumath

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Date de construction 1527
Structure Cimetière

Date de construction environ 1800

Date de construction environ 1828

Date de construction 1836
Sculpteur André Friederich

Date de construction 1837

Date de construction 1838
Sculpteur André Friederich

Date de construction 1839
Sculpteur André Friederich

Date de construction environ 1840

Date de construction environ 1847
Sculpteur André Friederich
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Cimetière Sainte Hélène1

Date 1527

Cimetière de 3,5 ha,fondé en 1527.

Plusieurs personnalités locales y sont enterrées:

Emile Kuss (1815-1871) professeur de médecine, maire de Stasbourg, homme politique.

Charles Altdorffer (1881-1960) théologien, pasteur, homme politique, maire de Strasbourg.

Adolphe Seyboth (1848-1907) historien, conservateur des musées de Strasbourg, auteur du livre Strasbourg Historique et Pittoresque.

Jean-Baptiste Schwilgué (1776-1856) auteur de la 3e horloge astronomique de Strasbourg.

Voici la liste de celles qui ont retenu l'attention de J.-J. Blaesius, journaliste aux DNA dans l'édition du 31.10.1993 : Charles Gerhardt, co-inventeur de l'aspirine. Jean-Baptiste Schwilgué, reconstructeur de l'horloge de la cathédrale. Paul-Camille von Denis, pionnier du chemin de fer. Eugène Koeberlé, chirurgien. Frédéric Kirschleger, botaniste. Joachim-Frédéric Kirstein, orfèvre. Adolphe Seyboth, historien, Gabriel-Christophe Guérin et Luc Hueber, peintres. Auguste Lamey et Georges-Daniel Hirtz, poètes. André Friedrich, sculpteur. Charles-Théodore Gérold, pasteur. Jean-Georges Humann, ministre. Jules et Théodore Ungerer, horlogers. Jean Hoepffner, PDG des DNA. Léon Ungemach, président de la Commission municipale. Jean-Frédéric de Turckheim, Louis-François Wangen de Geroldseck, Jean-Louis Edouard Kratz, Emile Kuss, Charles Altorffer, maires. Jacques Kablé, homme politique. Constant Strohl, directeur des travaux municipaux, promoteur du tout-à-l'égoût.

Précision trouvée dans le guide édité par la Ville : le cimetière a été créé en 1527, mais il préexiste à cette date, à l'emplacement de l'ancienne église Sainte-Hélène, plus connue sous le nom d'"église rouge" (Rotenkirche). Le cimetière Sainte-Hélène succède ainsi au cimetière médiéval qui entourait l'église éponyme. On raconte que lorsque le célèbre peintre strasbourgeois Hans Baldung Grien, né vers 1484-85 à Schwäbisch-Gmünd, est décédé en septembre 1545 à Strasbourg, une grande procession l'a porté de sa maison jusqu'au cimetière protestant de Sainte-Hélène.

Le cimetière est malheureusement aujourd'hui peu apte au recueillement, car situé à côté de l'autoroute.

Monument funéraire de Joseph Mennet

Date environ 1800

Le monument funéraire du négociant Joseph Mennet (1744-1796) se situe dans la section n° 3 du cimetière Sainte-Hélène, dans la seconde moitié de ce dernier, à droite de l’allée principale. Une figure finement sculptée du Christ de la Résurrection occupe toute la place du fronton du sarcophage en grès rose, par ailleurs orné d’une couronne végétale et aux angles décorés de palmettes grecques.

A l’arrière du monument, on découvre dans sa partie haute une citation libre du texte de Job (19, 25) dans sa traduction de la Vulgate, qu’on peut traduire ainsi : « Je crois que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre ». Dans la partie inférieure, se trouve le texte funéraire proprement dit, avec les noms et les dates de décès des défunts. On notera que cette partie du monument est comme biseautée, ce qui pourrait signaler une réutilisation d’un monument plus ancien ?

On ne peut plus dès lors éluder la question suivante : l’édification du monument funéraire du négociant Joseph Mennet suit-elle immédiatement son décès en 1796 ou est-elle plus tardive et date-t-elle du décès de son épouse en 1806. Ou est-elle encore plus tardive, et dûe à l’initiative d’un des enfants du couple ? On proposera la date approximative de 1800, à confirmer ou à préciser éventuellement.

Mais, indépendamment des questions stylistiques, la question se pose aussi concernant l’identification du sculpteur. Selon le guide cité en source, le monument pourrait être attribué au sculpteur strasbourgeois André Friederich (1798-1877). Sauf que, comme on le constatera immédiatement au vu de ses dates, cela ne serait possible que si le monument datait de la fin des années 1820 !

On délaissera donc cette question de la paternité de l’œuvre, pour se pencher davantage sur la biographie du défunt : Joseph Mennet, négociant, était né en 1744 à Chatillon-en-Michaille, dans le département de l’Ain, et avait épousé le 4 septembre 1769 à l’église Saint-Pierre-le-Jeune (où cohabitaient les deux cultes protestant et catholique), la strasbourgeoise Marie Catherine Rondouin, fille de Jean Rondouin, entrepreneur des Fortifications à Strasbourg, lui-même sans doute fils de Urbain Rondouin, déjà entrepreneur.

On notera encore que les défunts habitaient lors de leurs décès respectifs la place Broglie, qui portait alors un nom révolutionnaire : ainsi, Joseph Mennet est décédé au n° 3 Promenade de l’Egalité et son épouse au n° 4, place de l’Egalité.

Et pour finir, on mentionnera que le couple de défunts se situait dans l’ascendance directe de Charles de Foucauld [archive]. En effet, le grand-père maternel de ce dernier, le colonel du Génie et archéologue Charles Gabriel Beaudet de Morlet (1796-1878), qui l’a élevé après la mort de ses parents, n’était autre qu’ un petit-fils du couple inhumé au cimetière Sainte-Hélène.

Sources :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, cimetière Sainte-Hélène, 2009, page 57

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch

- Article de Wikipedia sur Charles de Foucauld [archive].

Monument funéraire de la famille Engel

Date environ 1828

Monument funéraire orné d’une étoile dorée et élevé à la mémoire de Marie Elisabeth Stéphanie Engel, une jeune fille âgée de 14 ans, 4 mois et 20 jours, décédée le 10 octobre 1842 à Strasbourg.

La famille dédie la tombe "à la mémoire d'un ange", formulation qui fait évidemment écho avec son patronyme, et elle se dit "inconsolable".

Le père Jean Baptiste Engel est bijoutier, et originaire de Wurzbach, près de Calw, dans le Bade-Wurtemberg. Il sera également enterré dans cette tombe après son décès le 27 septembre 1870, âgé de 85 ans, au n° 4, rue de la Mésange. Le visiteur est renvoyé au livre biblique des Psaumes , chapitre 90, verset 12 : « Apprends-nous donc à bien compter nos jours, afin que notre cœur acquière la sagesse ».

La mère Marie Elisabeth Niethammer, elle-même fille de bijoutier, était déjà décédée à la mort de son mari, à savoir le 17 octobre 1858, à l’âge de 71 ans, également au n° 4, rue de la Mésange. Le visiteur est également renvoyé à un texte biblique, mais cette fois du Nouveau Testament, dans la première lettre de Paul aux Corinthiens, chapitre 15, verset 53, dont le texte est gravé à même la pierre : « Que le corps mortel soit revêtu de l’immortalité ».

Cette stèle date cependant sans doute du début du 19e siècle, puisqu’on lit sur un élément de la pierre la date du 21 mai 1828, sans savoir cependant à quoi elle correspond.2

Monument funéraire de Jean-Jacques Weigel

Date 1836
Sculpteur André Friederich

Le monument funéraire du notaire Jean-Jacques Weigel a la forme d’un obélisque trapu, en grès rose, et portant un médaillon ovale en bas-relief signé par le sculpteur André Friederich. Il représente une femme éplorée embrassant une urne. A l’arrière du monument on découvre une balance, un glaive et des rouleaux, avec la mention « La Loi », qui rappellent la profession de notaire du défunt, qui était également conseiller municipal.

Sur un côté du monument sont gravés les noms des autres personnes inhumées ensuite dans cette tombe, qui se situe dans la section n° 3, au bord et à la droite de l’allée principale, dans la deuxième moitié du cimetière, au-delà du monument central du Maire Kuss.

L’acte d’état civil mentionne que Jean Jacques Weigel est décédé le 23 juin 1836 en son domicile au n° 39, rue du Vieux Marché aux Vins, à l’âge de 51 ans, 7 mois et 12 jours, d’une « maladie organique du cœur ». Il était né à Landau et était époux de Thérèse Antoinette Emilie Mathis. On mentionnera une recherche généalogique le concernant qui est consultable sur le site Geneanet [archive], consulté le 16/05/2016.

N.B. : en 1836, le n° 39 rue du Vieux Marché aux Vins correspondait à l’ancien immeuble occupant la place de l’actuel n° 46, rue du Vieux Marché aux Vins.

Sources :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, cimetière Sainte-Hélène.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch.

Tombe de Jean-Michel Meckert

Date 1837

Le monument funéraire de Jean Michel Meckert est constitué par une stèle à fronton triangulaire ornée d’une élégante urne à anses, finement drapée. Le lierre et les flambeaux renversés évoquent tout à la fois la vie qui se termine et la permanence de l’âme. La finesse du monument plaide en faveur d’une attribution au sculpteur strasbourgeois néoclassique André Friederich.

Le défunt Jean Michel Meckert était né le 25.9.1754 à Barr (baptême luthérien le 27), fils de Jean Léonard Meckert, marchand de clous et Anne Mare Wolff. Il était lui-même négociant à Strasbourg, où Il est décédé le 3.3.1837 au « 42, place d’Armes » (actuelle place Kléber), à l’âge de 82 ans, veuf en premières noces de Anne Marie Ursule Mathiss, et en secondes noces de Catherine Jacobée Murr.

Les déclarants au décès étaient : André Mühl, 58 ans, ancien "Quartier Maître de Lanciers", gendre du défunt, et Charles Adrien Mühl, 27 ans, commis négociant, petit-fils du défunt.

Sources :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, page 77.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch.

Monument funéraire de Marie Anne Friederich

Date 1838
Sculpteur André Friederich

Ce monument funéraire, s’il ne capte plus le regard du promeneur aujourd’hui, tant cette scénographie et les lignes doucereuses des figures sculptées sont éloignées des codes artistiques d’aujourd’hui, garde cependant un réel intérêt artistique et historique.

L’auteur :

L’auteur en est le sculpteur et statuaire strasbourgeois André Friederich (1798-1877), sans aucun doute très affecté par la mort de sa première épouse , et de plusieurs de leurs enfants, qui leur dédie ici une œuvre, dont la riche iconographie mérite l’examen :

Description du monument :

On remarquera d’abord au sommet du monument la croix tréflée qui tranche par sa sévérité au-dessus de la représentation un peu affectée des figures sculptées. L’ensemble de celles-ci exprime en effet une volonté presque exacerbée de représentation. Et celle-ci s’entrechoque justement avec les codes de non-représentation ou d’abstraction qui dominent aujourd’hui, même lorsque l’œuvre souhaite délivrer un « message »...

En haut de la stèle, on trouve le buste de profil de la défunte, entouré d’une inscription funéraire. On admirera la beauté simple, et sans doute scrupuleusement fidèle de ce portrait. Il ne faut pas oublier que l’auteur en est le mari, à présent veuf, et on est impressionné par la sérénité qui en émane.

Sous ce portrait de la défunte, on découvre avec étonnement un étrange « ballet » : deux enfants, dont l’un est nu, l’autre vêtu d’un linceul, sont emportés vers les cieux par des anges. En-dessous de ce groupe, se présente dans une sorte de crevasse, un nouveau-né recouvert d’un linge au niveau du sexe, et qui a les mains enserrées par une chaîne, qui semble s’être brisée.

Interprétation de l’iconographie :

L’interprétation de cette scénographie nécessite d’avoir quelques renseignements supplémentaires : la défunte, est jeune, âgée de 31 ans, ainsi elle regarde vers l’est, d’où vient la lumière matinale. On sait par ailleurs d’après une mention marginale sur son acte de décès, qu’elle est décédée d’une « fièvre miliaire » (Littré : fièvre accompagnée d’une éruption cutanée). Etrangement, le guide, proposé en source, relate les soi-disant circonstances du décès, mais sans donner sa3.

L’image du bébé dans la crevasse fait en effet écho avec ce renseignement. Mais, comme on l’a vu, il se révèle erroné. D’ailleurs, on ne trouve aucun acte de décès d’enfant mort-né au nom de Friederich, qui suit ou qui précède l’acte de décès de la défunte, comme cela devrait être le cas.

On préférera donc se contenter ici d’une interprétation se référant à des faits établis : on peut en effet consulter sur les listes nominatives de population qui sont en ligne les résultats du recensement qui a eu lieu à Strasbourg, au début de l’année 1938. Ainsi, au n° 56, quai Saint-Jean (adresse à laquelle correspond aujourd’hui l’ancien n° 12, quai Saint-Jean), on trouve à cette date : - André Friederich, le chef de famille, statuaire, 40 ans, - « Nanette » Friederich, son épouse, 29 ans, - Joséphine Friederich, leur fille, 7 ans, - Amélie Friederich, leur seconde fille, 3 ans, et enfin - Victor Friederich, leur fils 1 an.

Or, les faits montrent que Joséphine mourra peu après sa mère, exactement le 22 décembre 1838, âgée de 7 ans et 9 mois, et que Victor, mourra à son tour, au début de l’année suivante, exactement le 6 mars 1839, d’une « maladie inconnue ». Seule a donc survécu à l’hécatombe Amélie Friederich née le 31 juillet 1834 et qui mourra le 24 avril 1858, et à qui son père consacrera également un monument funéraire, dans lequel lui-même et sa seconde épouse seront ensuite également inhumés. Les deux enfants, fille et garçon enlevés au ciel représentent donc très probablement les deux enfants décédés après leur mère.

Il reste à interpréter la figure du nouveau-né. On ne s’avancera pas beaucoup en disant qu’ il est fort probable que la figure de ce bébé représente un ou plusieurs enfants mort-nés qui ont endeuillé le couple, ce qui n’était pas rare à l’époque. Et finalement, que le bébé soit mort-né ne change rien à l’interprétation du guide déjà évoqué plus haut, selon lequel le nouveau-né, décédé « sans avoir pu être baptisé, reste donc « enchaîné » au péché originel et rejoint les âmes dans les limbes » (opus cité, page 41). On remarquera en effet que les chaînes qui enserraient le bébé au niveau des poignets se sont brisées…

On dira pour finir et en guise de résumé que si l’interprétation qui précède concernant les décès de Joséphine et de Victor est correcte, il est fort probable que le monument funéraire date de la fin du printemps ou de l’été 1839. Et on ne manquera pas de ressentir de l’admiration devant cette évocation si noble de la difficile destinée humaine d’une époque qui paraît si lointaine, et dont le témoignage a déjà traversé près de 177 années !

Sources :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, 2009, pages 41-42.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin, Adeloch

- Listes nominatives des populations du Bas-Rhin- Ellenbach

Monument funéraire de François Xavier Victor Joseph Bosch

Date 1839
Sculpteur André Friederich

Monument funéraire d’un jeune homme, étudiant en droit, né en 1820 à Marmoutier et décédé en 1839, à l’âge de 19 ans de la fièvre typhoïde. Il était domicilié au n° 39, rue du Vieux Marché aux Vins (ce qui correspond peut-être aujourd’hui à l’ancien n° 46).

Son père, François Xavier Bosch était notaire et maire de Marmoutier de 1826 à 1841, conseiller général, élu du canton de Marmoutier de 1833 à 1842.

L’obélisque est surmonté d’une couronne d’immortelles, et sous une étoile est sculptée une ancre, associée à un rosier, tous les deux brisés.

L’œuvre n’est pas signée, mais pourrait être attribuée au sculpteur André Friederich, en raison de la finesse de la sculpture sur grès rose fin. On proposera donc également cette paternité, qui est toutefois à confirmer.

Le monument se situe dans la section n° 3, à droite dans la seconde moitié du cimetière, au-delà du monument central du Maire Kuss.

Monument funéraire de Jacques Frédéric Kirstein

Date environ 1840

Le monument funéraire de l’orfèvre en argenterie et ciseleur Jacques Frédéric Kirstein (1765-1838) est aujourd’hui dans un état de grande fragilité, au point qu’on peine à lire le nom du défunt, ainsi que ses dates de naissance et de décès.

C’est même sans doute ce qui est arrivé à l’auteur du guide des cimetières, cité en source, puisqu’il a interprété qu’il s’agissait de la tombe de Joachim Frédéric Kirstein (1805-1860), qui est en réalité un fils de celui qui est inhumé dans cette tombe !

Pourtant, la stèle en grès rose est ornée d’un portrait en marbre blanc, qui est bien à l’effigie de Jacques Frédéric Kirstein. Un emblème de métier, sous la forme d’un marteau d’orfèvre et de deux poinçons entrecroisés, est par ailleurs gravé en-dessous de l’inscription.

La famille Kirstein (également appelée Kirstentein) forme une des grandes lignées d’orfèvres actifs en Alsace à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle. L’atelier familial se situait au n° 26, rue des Orfèvres, à Strasbourg, où est d’ailleurs décédé le 4 juin 1838 Jacques Frédéric Kirstein (à l’époque de son décès, l’immeuble portait le n° 4).

Il était né le 25 mai 1765 (date qu’on réussit encore à lire en partie sur la stèle, de même que l’année du décès) à Strasbourg, fils de Jean Jacques Kirstein, orfèvre en argenterie et de Anna Marie Baumeyer.

La tombe se trouve à mi-chemin à droite de la seconde moitié du cimetière, au-delà du monument central du Marie Kuss et de la tonnelle végétale.

Concernant la date de la tombe, elle nous est inconnue, et on l’estimera donc postérieure d’environ 2 années après la mort de la personne inhumée, c’est-à-dire vers 1840.

Enfin, la rue Kirstein, située dans le quartier Marne-Forêt-Noire rappelle le souvenir de cette famille.

Monument funéraire de la famille de Gabriel Guérin

Date environ 1847
Sculpteur André Friederich

Le monument a été réalisé par le sculpteur André Friederich pour Gabriel Guérin [archive] (1790-1846), artiste peintre et conservateur du premier Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.

Il se présente sous la forme d’un socle avec un obélisque tronqué surmonté de deux couronnes entrelacées, contre lequel s’appuie une femme. Celle-ci porte une couronne crénelée, allégorie de la Ville. Son bras gauche, disposé le long du corps, tient un livre sur lequel sont gravées les armoiries de Strasbourg. La main droite tient un stylet (crayon ou pinceau). On remarquera que le nez de la jeune femme a été malheureusement endommagé (on se demande comment !).

Sur l’entablement est gravée l’inscription « Gabriel Guérin ». Et sur le socle : « Monument par souscription / terrain cédé par la Ville de Strasbourg / Le 24 mars 1847 ». Cette dernière date correspond sans doute à l’érection du monument.

A l’arrière, des inscriptions font référence à Jean Guérin, graveur à la Monnaie de Strasbourg, à Christophe Guérin, peintre et graveur, à Jean Guérin, artiste peintre et miniaturiste, et enfin à Valérie Guérin, respectivement grand-père, père, oncle paternel et fille de Gabriel Guérin.

Le monument se situe tout au bout à droite de la section n° 4, au bord de l'allée centrale, dans la seconde moité du cimetière, au-delà du monument central du Maire Kuss.

Une rue du quartier Marne-Forêt-Noire, à Strasbourg porte son nom.

Sources :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, 2009, page 60.

- Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 14, pages 1321 à 1323.

Monument funéraire d’Emilie Richert

Date 1856
Sculpteur André Friederich

Monument funéraire d’une jeune fille, signé et daté de 1856, et qui est l’œuvre du sculpteur strasbourgeois André Friederich.

La défunte Emilie Richert (1838-1855) était fille d’un brasseur, domicilié à ce qui correspondait à l’époque au n° 28, place Kléber, et où se trouvait la brasserie de l’Ours Blanc. Elle y était née 16 ans et 10 mois auparavant (alors que la place s’appelait encore place d’Armes).

Son buste est entouré d’un voile savamment disposé, dont la bordure est ornée d’un galon sculpté d’étoiles alternant avec de petits cercles et carrés. Deux signes du zodiaque (poissons et lion) apparaissent sur l’encadrement ovale de la niche. Le sommet du monument porte une couronne d’immortelles.

Au bas du socle se trouve une branche de rosier brisé, symbole de la vie qui s’est éteinte, et au-dessus de l’inscription funéraire, un nœud de tissu symbolise la virginité de la défunte.4

Monument funéraire de Jean-Baptiste Schwilgué

Date environ 1857
Sculpteur André Friederich

La tombe de Jean-Baptiste Schwilgué est en réalité composée de deux monuments en grès ornés d’arcatures gothiques.

Le monument de droite est surmonté d’un buste de l’horloger Jean-Baptiste Schwilgué, décédé le 5.12.1856.

Celui de gauche, dédié à son épouse Thérèse Schwilgué, née Hihn, décédée le 20 décembre 1851, est surmonté d’une haute croix néogothique.

Ils sont, d'après le guide cité en source, l’œuvre du sculpteur André Friederich. Situé dans la section n° 4, ils bordent sur sa droite l’allée principale du cimetière dans sa seconde partie.

On rappellera que Jean Baptiste Schwilgué [archive] avait été chargé en 1838 de la restauration de l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg conçue par Isaac Habrecht en 1574, et qu’ il en construisit une nouvelle, en collaboration avec la maison Ungerer Frères. Une inscription à l’arrière du monument rappelle cette création.

Son atelier se trouvait à l’emplacement de l’actuel n° 12, rue Brûlée, si l’on en croit une plaque apposée à la façade de cet immeuble abritant aujourd'hui une école privée.5

Monument funéraire de Charles Gerhardt

Date environ 1858

La tombe du chimiste, pharmacien et professseur d’Université Charles Gerhardt (1816-1856) est surmontée d’un obélisque en granite d’Ecosse, et ornée d’une couronne de laurier et d’une branche d’olivier.

Malheureusement, en raison de son âge ou de la pollution, ou pour les deux raisons, le monument se noircit, de même que l’ornement sculpté censé glorifier le savant. De plus les taillis qui ont envahi sa base ont presque complètement recouvert le texte funéraire, qui était encore presque entièrement visible en 2009, lors de l’impression du guide des cimetières cité en source.

Charles Gerhardt était né le 21.8.1816 à Strasbourg, au n° 72, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons (l’actuel n° 40, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons), où une plaque a été inaugurée le 3 novembre 1956. Il était fils de Samuel Gerhardt, fondé de pouvoirs à la banque de Turckheim, puis fabricant de céruse à Hangenbieten, et de Charlotte Henriette Weber. Marié et père de 3 enfants, il est décédé subitement d’une « péritonite », le 19.8.1856 à Strasbourg, dans une maison qui n’existe probablement plus aujourd’hui, au n° 34, rue des Bouchers.

Il est connu surtout comme le découvreur de l’acide salicylique, qui permettra la fabrication de l’aspirine. On lui doit aussi de nombreux autres médicaments dont la production a été possibe grâce à ses recherches.

Le monument se situe dans la toute première section du cimetière, du côté droit.

La date de son élévation n’est pas connue, mais doit correspondre à peu de temps après son décès.

(on proposera donc à titre d'hypothèse la date de 1858).

Enfin, la rue Charles Gerhardt lui est dédiée à Strasbourg, dans le quartier Marne-Forêt-Noire.

Monument funéraire d’Amélie Friederich

Date 1858
Sculpteur André Friederich

Ce monument, sculpté par André Friederich (1798-1877) est celui de sa fille Amélie, décédée le 24 avril 1858, à l’âge de 24 ans, d’un « anévrisme du cœur ». Plus tard, le sculpteur, puis sa seconde épouse, Marie Antoinette née Momy, furent également inhumés dans cette même sépulture.

Celle-ci représente une femme assise sur un socle dans une attitude suppliante, et dont tout le corps est recouvert d’un grand voile, qui symbolise en quelque sorte le passage de la vie à la mort, du monde visible au monde invisible.

On trouve sur l’édifice les inscriptions identifiant Amélie Friederich, mais aussi André Friederich et son épouse, que le lecteur pourra lire en regardant l’image du monument entier en taille maximale (il suffit pour cela de se connecter au site).

On remarquera, en particulier avec la dernière photo, que l’environnement du cimetière est devenu avec le temps relativement inhospitalier. Qu’on en juge avec cette palissade verte inesthétique et l’autoroute au près et au au loin.

On précisera pour finir que le monument se situe dans la section n° 13 du cimetière, tout de suite à gauche, le long de la route de Brumath, après l’entrée principale.

Sources :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, 2009, pages 106 et 107.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin, Adeloch.

Monument funéraire du pasteur Jean Louis Himly

Date environ 1862

Cette modeste colonne tronquée, sans aucun ornement supplémentaire, marque la sépulture de Jean Louis Himly (1789-1862), qui avait été pasteur de l’église française de Saint-Nicolas et professeur au Gymnase protestant, à Strasbourg, comme on peut encore le lire gravé sur la colonne, avec en-dessous le nom de son épouse Julie Auguste Reuss.

Jean Louis Himly était né le 7.8.1789 à Strasbourg, fils de Philippe Jacques Himly, fabricant de tabac et de Marie Madeleine Walther. Il avait épousé le 25.5.1817 à Strasbourg Julie Auguste Reuss, sœur aînée du célèbre théologien protestant Edouard Reuss [archive], et plus tard la belle mère de celui-ci (Edouard Reuss ayant épousé sa propre nièce, à savoir Julie Louise Himly, fille de Jean Louis Himly et Julie Auguste Reuss).

Jean Louis Himly a été professeur titulaire au Gymnase protestant de 1819 jusqu’à sa retraite en 1846, année à laquelle il devint pasteur de l’église française de Saint-Nicolas jusqu’à sa mort, le 14.3.1862 à Strasbourg, au n° 1, rue Saint-Louis (aujourd'hui n° 1, place Saint-Louis).

Source :

- Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 16, page 1587.

Monument funéraire de la famille Goetz

Date environ 1867

Le monument funéraire de la famille Goetz se présente sous la forme « d’un sarcophage à l’antique, au toit imitant les tuiles plates des monuments funéraires romains. Le décor associe des couronnes de palmes tressées, de pensées, de branches de buis et d’immortelles, qui rappellent l’importante place occcupée dès l’Anqtiquité par le décor végétal dans le domaine funéraire ».

En examinant le texte funéraire gravé en plusieurs endroits de la tombe, on apprend qu’y sont inhumés les membres d’une lignée de marchands de bois de Schiltigheim.

Celle-ci remonte à Jonathan I Goetz (1773-1818), dont le nom se trouve gravé sur la tombe (dans la partie supérieure gauche). Ce dernier était marchand de bois au Faubourg de Pierre où il est décédé le 1er avril 1818 à l’âge de 45 ans.

Son fils Jonathan II Goetz (1803-1867) était également marchand de bois, mais à Schiltigheim et époux de Marie Barbe Profos (1812-1841), dont les noms sont gravés au haut de la stèle verticale.

Sous leurs noms, on trouve enfin gravé celui de leur fils Auguste Goetz (1840-1882), également marchand de bois à Schiltigheim.

On se limitera à ces personnages principaux, même si on peut lire encore d’autres noms. En particulier celui de Jeanne Goetz (1872-1877), morte à l’âge de 5 ans, à qui une place et un décor spéciaux sont réservés au devant de la tombe. Il faut dire qu’elle était la fille de Jonathan III Goetz (1835-1890), frère de Auguste Goetz, évoqué ci-dessus.

Soit- dit en passant, on apprend dans un livre récent sur l’histoire de Schiltigheim que le malteur Jonathan III Goetz avait créé en 1968, « avec son frère Auguste, à l’arrière de sa malterie route de Bischwiller, un atelier de construction d’appareils mécaniques pour répondre aux besoins des malteries et surtout des brasseries ». Ce monument reflète donc sans conteste l’aisance d’une famille dont c’est la dernière demeure.

Précisons encore que le monument se situe à mi-chemin de la section n° 2, qui se trouve elle-même dans la partie droite de la seconde moitié du cimetière, au-delà du monument central du Maire Kuss et de la tonnelle végétale.

La date et la paternité du monument n’ont pas pu être déterminées, et le guide cité en source n’avance aucune piste à ce sujet. On proposera cependant comme hypothèse une date proche de la date de décès de Jonathan II Goetz, en 1867.

Monument funéraire de Jean Frédéric Kugler

Date environ 1880

La stèle cintrée est sculptée d’une colombe qui tient un bouquet de pensées dans son bec et de deux mains entrelacées, symbole du mariage.

On notera l’inscription gravée au dos du monument : « Hier die Hülle / Dort der Geist » : la dépouille mortelle ou l’enveloppe repose ici (dans la terre, lieu symbolisant l’humain ; on peut rappeler que ce mot vient du latin "humus"), mais l’esprit est là-bas ou plutôt là-haut (aux cieux, lieu symbolisant le divin).

D’après les inscriptions sur la stèle, Jean Férédéric Kugler était né le 18 décembre 1784 et décédé le 31 janvier 1848. Il était l’époux de Marie Madeleine Schutterle, née le 19 mai 1789 et décédée le 28 janvier 1878. Il ne semble pas que leurs décès aient eu lieu à Strasbourg. On ignore en réalité tout de leur biographie.

La tombe date sans doute du dernier quart du 19 e siècle, mais cela est à confirmer.

Le monument se situe dans la première moitié du cimetière, sur la droite, dans la section 8A.6

Monument funéraire de Emile Béringer

Date environ 1883

Le monument funéraire d'Emile Béringer (1840-1881) comprend une stèle avec un portrait en buste et une dalle ornée d’un globe terrestre drapé et entouré de laurier. Ces symboles et ornements trouvent leur explication dans l’examen plus approfondi de sa vie et ses activités.

L’ingénieur Emile Gustave Béringer était né le 19 janvier 1840 à Strasbourg, au n° 11, rue des Cordonniers (qui correspond à l’actuel n° 7, rue des Cordonniers), fils de Henri Béringer, taillandier (forgeron spécialisé dans la confection des outils tranchants), et de Caroline Madeleine Esser.

Après avoir fait ses études au Gymnase de Strasbourg, il fut nommé en octobre 1861 conducteur auxiliaire à Vitry-Le-François, et se fit remarquer dans l’exécution des ouvrages métalliques du canal de Haute-Marne. En 1866, il entra dans la Cie de l’Isthme de Suez. Et en 1869, il rentra dans les Ponts et Chaussées et s’occupa de l’étude du chemin de fer de Carcassonne.

Lors de la guerre de 1870, il fut nommé ingénieur principal, chef du service topographique à Pernambuc (Brésil). Il édita plus tard une très belle carte de la province de Pernambuc. Puis il fut chargé par la Cie des chemins de fer de l’Est d’une importante section de chemin de fer à Vittel, jusqu’à sa nomination comme ingénieur auxiliaire des travaux de l’Etat, attaché à la mission transsahariene Flatters. Il partit en novembre 1881 avec le colonel Flatters pour continuer l’exploration du désert et tacher de parvenir au Soudan, mais il mourut en mission le 16 février 1881 dans le Sahara.

Précision importante : ce monument funéraire est en réalité un cénotaphe, à savoir un monument commémoratif, qui ne renferme par le corps du défunt.

En regardant en détail le buste du monument, on découvrira au niveau de sa base une signature (E.D.) et une date (1883). La signature pourrait être celle du sculpteur Eugène Dock (1827-1890), qui avait épousé en 1871 la fille de l’architecte Jean-André Weyer. et qui joua un rôle prépondérant, comme maître d’œuvre dans la restauration de la Cathédrale, etc... Les musées de Mulhouse conservent quelques-uns de ses bustes en bronze, mais surtout, d’après un renseignement dû à Mr Benoît Jordan, il a également produit des monuments funéraires. L’hypothèse envisagée que ce monument soit, en entier ou en partie, l’œuvre d’Eugène Dock, reste cependant encore à confirmer.

La tombe se trouve tout au bout à droite de la seconde moitié du cimetière, au-delà du monument central du Maire Kuss et de la tonnelle végétale.

Elle a été restaurée en 1997 par la Ville de Strasbourg et le Souvenir Français.

Sources :

- Guide des cimetières de la Ville de Strasbourg n° 4, cimetière Sainte-Hélène, éd. 2009, page 44.

- Pierre Paul Faust, in Nouveau dictionnaire de biograhie alsacienne n° 3, éd. 1983, page 183 (concernant Emile Béringer).

- Gérard Cames, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 8, éd. 1985, page 669 (concernant Eugène Dock).

Monument funéraire de l’architecte Auguste Hartel

Date environ 1891
Architecte August Hartel

La tombe de l’architecte Auguste Hartel se trouve dans la première partie du cimetière, dans la section n° 8a, du côté droit au bord de l'allée centrale, et date sans doute de l’année 1891.

La partie principale du monument est formée d’une dalle en granite noir poli, incrustée d’une inscription en lettres gothiques en bronze, et portant un médaillon à portrait en buste, encadré d’une guirlande de laurier.

Au-dessus du médaillon, un compas et une équerre rapellent que le défunt a exercé la profession d’architecte. Le texte funéraire donne les dates et lieux de naissance et de mort. On proposera de consulter pour plus de détails la biographie consacrée au défunt, en rapellant seulement que Auguste Hartel est devenu architecte de la Fondation de l’œuvre Notre Dame en 1889, un an avant sa mort.

Sur la pierre au fronton triangulaire, à l’arrière du monument, on peut lire les noms et dates d’autres membres de sa famille également enterrés dans cette tombe, incluant probablement son épouse.

On constate malheureusement que le monument se trouve actuellement dans un état nécessitant une réfection, la dalle funéraire glissant de sa position vers le bas.7

Monument funéraire de la famille Diebold

Date environ 1925
Sculpteur Joseph Schaeffer

Le monument funéraire de la famille Diebold montre une originalité certaine sous un aspect relativement classique. le sarcophage en grès est en effet représenté avec un couvercle fendu sous la poussée des racines d’un arbre en bronze. C’est une œuvre du sculpteur cronenbourgeois sourd et muet Joseph Schaeffer.

Selon l’ouvrage cité en source, cette œuvre « illustre le thème de la renaissance par-delà la mort, souligné et amplifié par une représentation de la résurrection du Christ sur la stèle dressée au-dessus de la tombe ».

En réalité, la scène représentée dans la forme ovale est une crucifixion, mais il est vrai que l’on discerne à l’arrière les rayons qui accompagnent en général la représentation du Christ en gloire.

Le monument se situe dans la première partie du cimetière, tout à gauche, donnant sur la route de Brumath, dans la section 13.

Sans connaître la date précise de construction de ce monument on proposera comme une estimation la date de 1925.8

Monument de la famille Hoepffner

Date environ 1926

L’espace dédié à la famille Hoepffner concerne deux monuments : un monument dédié à la « famille Hoepffner » elle-même (à droite) et un monument dédié à la famille Jung, alliée à la famille Hoepffner (à gauche).

Ces monuments sont explicites, et ne nécessitent pas de longue explication. A droite, on découvre la sculpture d’une femme debout éplorée cachant ses larmes et son visage avec son bras gauche, où le symbole de la douleur du deuil est exprimé avec pudeur et d’une manière artistique. La stèle de gauche, de facture plus simple et plus conventionnelle, est recouverte d’un drapé et d’une couronne, avec les inscriptions funéraires.

Le monument de droite, dédié à la "famille Hoepffner", concerne Théodore Hoepffner (1850-1926), pasteur et son épouse Anna Hoepffner née Jung (1856-1929), ainsi qu’un des fils du couple, à savoir Jean Hoepffner (1884-1958), directeur de journal.

Théodore Hoepffner, né à Lembach, lui-même fils de pasteur, avait été principalement pasteur à l’église du Temple Neuf durant plus de 30 années (de 1893 à 1926). Son épouse Anna Jung, née dans une maison du quai des Bateliers, était fille d’Auguste Jung, batelier et marchand de bois strasbourgeois et de Caroline Kappus. Ce sont d’ailleurs ses parents qui sont enterrés dans la sépulture située à gauche.

La troisième personne mentionnée sur le monument de droite est Jean Hoepffner, qui avait succédé en 1919 à son frère Robert à la tête du journal « Les Dernières Nouvelles de Strasbourg », auquel il va donner après 1945 une dimension régionale et en faire « Les Dernières Nouvelles d’Alsace ». Il fut par ailleurs cofondateur de la Foire européenne et son nom reste attaché à diverses œuvres sociales. Une rue de la Meinau porte son nom.

Ces monuments sont situés au début du cimetière, en bordure de la route de Brumath. Comme il est difficile de donner une date à des tombes d’époque différentes, on se concentrera sur la sculpture de la femme éplorée, qu’on pourrait dater de l’année de la mort du pasteur Théodore Hoepffner, à savoir vers 1926.

Monument funéraire de Léon Ungemach

Date environ 1930

Le monument funéraire de l’industriel et homme politique Charles Léon Ungemach (1844-1928) trouve place dans un enclos de la famille, qui se distingue par le maintien de l’usage de marquer les différentes sépultures par des monuments indépendants.

Charles Léon Ungemach, fils et petit-fils d’épiciers, reprit l’affaire familiale, dont il va faire une entreprise industrielle de premier plan : les « Conserves Léon Ungemach ». Il était également novateur en matière de politique sociale. En 1923, il fit édifier la cité-jardin Ungemach au Wacken, qui comporte près de 140 pavillons entourés de jardins et qui servent de logement à son personnel.

Le texte sur la tombe de Léon Ungemach mentionne les noms de trois membres de sa famille : son épouse Marie Elisabeth Ungemach née Himly (1856-1935), et deux fils : Henri Ungemach (1879-1936), qui fut minéralogiste, industriel, explorateur et prospecteur minier, et Robert Ungemach (1884-1917), mort prématurément lors de la Première Guerre mondiale.

Un buste qui se trouve à proximité éternise le portrait de Léon Ungemach. D’après le guide du cimetière cité en source, il est signé Paulin, 1919. Nous n’avions malheureusement pas eu le réflexe de chercher cette signature sur place. Mais c’est ce que confirme le Service de l’Inventaire, qui précise que le buste a été réalisé par le sculpteur parisien Paul Paulin [archive] (1852-1937) en 1919, et qu’il a été fondu à Paris par l'atelier Montagutelli. L’exemplaire examiné par le service de l’inventaire se trouverait au sous-sol de la Mairie de Schiltigheim, mais le buste qu’on peut admirer au cimetière Sainte-Hélène serait un exemplaire identique.

Le monument et l'enclos de la famille se trouve dans la seconde moitié du cimetière, au-delà du monument central du Maire Kuss et de la tonnelle végétale, dans la section 7, qui se trouve du côté de la route de Brumath et la route du Général de Gaulle.

On datera le monument d'environ 1930, correspondant à peu de temps après la mort de Léon Ungemach.

Monument funéraire de la famille Nuss

Date 1934
Sculpteur Pierre Nuss

L’artiste Pierre Nuss (1910-2000) a réalisé le monument funéraire de ses parents, où il est à présent inhumé lui-même. Son père était l’architecte et entrepreneur Joseph Nuss (1865-1925), situé route d’Oberhausbergen à Cronenbourg.

La stèle est ornée d’un relief avec le portrait des époux Nuss se faisant face, réalisé par Pierre Nuss en 1934, comme le montre sa signature. Un jeune garçon, assis de dos sur une banquette devant le monument, dévoile la stèle et le portrait.9

N.B. : A noter que sur la pierre tombale on trouve 1923 comme date de décès de Joseph Nuss , mais il s’agit sans doute d’une erreur de l'artisan, auteur de la plaque apposée sur la pierre après le décès de Pierre Nuss. En effet, toutes les sources disponibles donnent 1925.

Monument funéraire du peintre Luc Hueber

Date environ 1975
Peintre Luc Hueber

Dernière demeure terrestre de l'artiste peintre Luc Hueber (1888-1974), cette tombe est très simple. La stèle est constituée d’une roche quasiment à l’état brut. Le monument funéraire est celui de Jean-Lucien, dit Luc Hueber et de son épouse Charlotte Martin.

Luc Hueber (1888-1974) se classe incontestablement, selon feu François Lotz, parmi les peintres alsaciens les plus marquants du XXe siècle.

Son monument funéraire se situe au début de la seconde moitié du cimetière, sur la gauche, dans la section 7.

La date de son installation n'est pas connue mais peut être estimée vers 1975. Cela est cependant à confirmer.

Source :

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, éd. 2009, page 90.

Tombe des familles Wolff Litschgy

Date environ 1982
Peintre Philippe Stoll

Cette tombe familiale est celle de deux artistes régionaux de valeur, à savoir René Litschgy (1898-1940), artiste peintre, originaire de Hausgauen (68), fixé à Strasbourg, mais décédé prématurément pendant la guerre, et son épouse Emma née Wolff (1896-1981), artiste peintre et sculpteur strasbourgeoise.

Mais elle donne aussi à voir deux œuvres d’époques différentes. Emma Litschgy est justement l’auteure de l’œuvre la plus ancienne, à savoir un médaillon sculpté de style très classique, qui représente le visage de profil de Hélène Wolff (1901-1926), sa sœur décédée prématurément.

Au-dessus de ce médaillon, on découvre une représentation plus moderne de la Crucifixion . Elle est l’œuvre de l’artiste peintre, sculpteur, graveur et artisan d’art Philippe Stoll, qui a sans doute souhaité rendre ici un hommage vibrant à l’artiste Emma Litschgy, dont il se sentait très proche. On peut en effet dater approximativement cette œuvre du décès de cette dernière, donc vers 1981-1982.

En dehors du Christ qui est représenté d’une façon assez classique, la foule des personnes qui l’assistent est représentée d’une manière stylisée, influencée par le cubisme, et qui hésite d’une certaine manière entre le figuratif et l’abstrait. La scène exerce une forte impression sur le spectateur.

Une citation latine : « Omnia vincit amor » (L’amour triomphe de tout), au bas de l’œuvre, connote ici le don de sa vie par le Christ, et signifie que l'amour du Christ permet au défunt de vaincre la mort. Mais il n’est pas impossible d’y voir également une allusion discrète à un tableau de Le Caravage proposant une allégorie de l’Amour : Amor Vincit Omnia [archive] . L’auteur du décor de la tombe familiale exprimerait ainsi ici sa conviction que la Vie est plus forte que la Mort.

Sources :

1) Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg : cimetière Sainte-Hélène, page 91.

2) Maître François Lotz :

- Artistes peintres d’Alsace vivant et oeuvrant à la date du 1er janvier 1982, éd. Printek, 1985, p. 312.

- Artistes peintres alsaciens de jadis et de naguère (1880-1982), éd. Printek, p. 217.

Références

  1. Strasbourg.eu (site internet)
  2. Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch.
  3. Marie Anne Friederich serait décédée des suites de « l’une des premières césariennes pratiquées à Strasbourg en 1838 » (page 41
  4. Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, 2009, page 31
  5. Cimetière Sainte-Hélène, guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, 2009, pages 63 et 64.
  6. Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, éd. par la Ville et la Communauté Urbaine de Strasbourg, 2009, page 13.
  7. Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, page 14.
  8. Guide des cimetières n°4 de la Ville de Strasbourg, éd. 2009, page 104.
  9. Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, 2009, pages 88-89.

Sources

- Guide des cimetières n° 4 de la Ville de Strasbourg, Cimetière Sainte-Hélène, 2009, page 53.

- Marcel Thomann, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 4, page 308. - Guide des cimetières n°4, cimetière Sainte-Hélène, éd. 2009, page 45.

- Jean-Daniel Ludmann, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 21, pages 1972 à 1974.

- Article de Wikipédia [archive] concernant Joachim Frédéric Kirstein (1805-1860), consulté le 15/03/2017, et qui commet la même erreur que le guide des cimetières, sans doute influencé par lui, article dans lequel on trouve la photo de cette tombe ! - Guide des cimetières de la Ville de Strasbourg n°4, cimetière de Sainte-Hélène, éd. 2009, pages 10 et 11.

- Pierre Bachoffner, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 13, pages 1161 à 1163.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch.

- Article de Wikipédia [archive] sur Charles Gerhardt, consulté le 16/03/2017. - Guide des cimetières de la Ville de Strasbourg n°4, cimetière de Sainte-Hélène, éd. 2009, page 51.

- "Schiltigheim au XXe siècle", bf éditions, 2007, page 151.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch. - Guide des cimetières de la Ville de Strasbourg n°4, cimetière de Sainte-Hélène, éd. 2009, page 105.

- Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 17, pages 1617 à 1620.

- Etat civil numérisé du Bas-Rhin-Adeloch. - Guide des cimetières de la Ville de Strasbourg n°4, cimetière de Sainte-Hélène, éd. 2009, pages 95 et 96.

- Service de l’Inventaire du Patrimoine [archive] en Alsace, consulté le 18/03/2017

- Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 37, page 3953.