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Adresse:Bâtiment de l'Aubette (Strasbourg)

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31 Place Kléber (Strasbourg)

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Date de construction 1764
Architecte Jacques-François Blondel
Structure Bâtiment militaire

Date de démolition partielle 1870
Structure Bâtiments publics

Date de reconstruction 1875
Architecte Jean Geoffroy Conrath
Structure Bâtiments publics

Date de transformation 1926 à 1928
Architecte Paul Horn
Théo van Doesburg
Peintre Jean (Hans) Arp
Sophie Taeuber-Arp
Structure autre
Courant architectural Mouvement moderne

Date de extension environ 1980
Structure Commerces

Date de transformation 2007
Structure Commerces

Classement Monument Historique 09/04/1929
Classement Monument Historique 18/11/1985
Classement Monument Historique 30/11/1989
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Construction

Date 1764
Architecte Jacques-François Blondel

L'Aubette est l'unique bâtiment qui a été construit à l'époque de Jacques François Blondel. Pourtant la place aurait dû constituer un ensemble homogène d'après les plans de l'architecte, appelés couramment plan Blondel, mais les finances ont manqué.

Réalisée de 1764 à 1778, l'Aubette est alors destinée à recevoir un corps de garde (Hauptwache), la chambre des logements militaires et le local où se donne, en principe, à l'aube, les mots d'ordre pour la garnison, d'où son nom.

Dans son état initial, la façade révèle les conceptions architecturales de Blondel, à égale distance de la rocaille et du néo-classicisme le plus strict, que l'on peut également observer sur les édifices bordant la place d'Armes de Metz. L'élévation est très sobre, avec une ornementation sculptée (assez baroque, d'ailleurs) réduite au fronton, et donc adaptée à la vocation militaire du lieu. Elle est simplement animée par des lignes orthogonales et des décrochements, mais ne recourt pas aux ordres antiques. Seule la grille du balcon, attribuée au serrurier de la Ville Antoine Courtenaire, fait allusion au goût rocaille.

L'ensemble suscite la déception auprès de l'opinion publique strasbourgeoise, encore acquise au "rococo strasbourgeois".

Bombardement de 1870

Date 1870

A la veille de la guerre de 1870, on loge à l'Aubette le siège de la Maréchaussée, les bureaux de l’État Major de la place de Strasbourg et, au premier étage, dans la partie centrale, un café-concert, puis le musée municipal de peinture et de sculpture en 18681. L'Aubette est incendiée durant le bombardement d'août 1870. Du bâtiment de Jean François Blondel, il ne subsiste que la façade principale.

Reconstruction

Date 1875
Architecte Jean Geoffroy Conrath
Edouard Roederer

C'est l'architecte de la ville, Jean Geoffroy Conrath qui prend en charge les travaux2. Ces derniers ne consistent pas en une simple restauration, mais s'accompagnent d'enrichissements qui contredisent la sévérité du projet blondélien : ajout d'une balustrade, remplacement de la toiture simple à deux pans par des combles brisés percés d'oeils-de-boeuf. Comme la ville veut installer à l'Aubette le conservatoire de musique, Conrath complète la façade par des éléments décoratifs sculptés : des chutes d'ornements avec médaillons de musiciens sont insérées entre les fenêtres (on peut y voir notamment Mendelssohn et Schumann), une figure allégorique de la musique prend place au-dessus du fronton3.

Notons que le musée des beaux-arts retrouve également sa place à l'Aubette, mais il déménage au Palais des Rohan après 18904.

L'escalier néoclassique

L'entrée, située au milieu du bâtiment, comprend un escalier monumental réalisé dès 1875 pour permettre l'accès à la salle de concert.

La salle de concert

Une grande salle de concert, et même d'exposition, beau spécimen d'architecture en métal, prend place dans le bâtiment reconstruit. Dans un document rédigé dans les années 1960 par Robert Will, architecte en chef de la Ville, on peut lire : "La salle de concert, tout comme la façade, s'inspirait de l'architecture parisienne de l'époque. Elle reçut une couverture à coupole en ossature métallique, reposant sur colonnes en fonte, dont le modèle avait été la salle de lecture de la Bibliothèque Nationale, à Paris, construite en 1868 par Labrouste. La "coupole de cristal" fut évoquée, à Strasbourg, par des peintures en trompe-l'oeil représentant des plantes exotiques et des oiseaux évoluant au-dessus des voussures"5.

L'orchestre municipal quitte la salle de la rue des Balayeurs et donne ses concerts dans la salle au premier étage inaugurée le 5 novembre 1877, salle qui contient 750 fauteuils, jusqu'en 1898, date à laquelle elle migre quai Kellermann6.

Intérieur de 1928

Date 1926 à 1928
Architecte Paul Horn
Théo van Doesburg
Peintre Jean (Hans) Arp
Sophie Taeuber-Arp

En 1922, les frères André et Paul Horn, concessionnaires de la partie droite du bâtiment, projettent d'y installer un vaste complexe où s'imbriqueraient la restauration et les loisirs; la conception en est confiée à l'architecte Théo Van Doesburg, l'un des principaux théoriciens du mouvement De Stijl, en collaboration avec Hans Harp et son épouse Sophie Taeuber. Les travaux sont réalisés de 1926 à 19287.

L'oeuvre est composée des 3 couleurs primaires: jaune, bleu et rouge, ainsi que le gris et le noir.

L'ensemble des salles créées par les artistes (une dizaine au total), devait servir d'oeuvre totale, salles dans lesquelles il était possible de danser, manger, fumer, boire, regarder un film, etc... diverses formes d'art dans les années 1920.

Le public de l'époque n'a pas forcément bien accueilli le principe, et c'est pour cette raison qu'après seulement dix ans d'utilisation, les lieux ont été transformés, en dénaturant l'oeuvre d'origine.

Caveau en 1928

Au sous sol, le bar américain et le Caveau-Dancing, constituaient le terrain réservé à Jean Arp. Il avait peint lui-même ses formes rondes sur les parois du Caveau-Dancing. Un travail photométrique à partir de sérigraphie et quelques photographies de l'époque ont permis une approche la plus fidèle possible des couleurs retenues par l'artiste.8

Disparition puis restitution du décor de 1928

Date 1985 à 2006

Le complexe de loisirs de l'Aubette conserve son décor originel moins de 10 ans. Celui-ci est recouvert puis partiellement détruit à partir de 1938. La perspective de restituer ce décor avant-gardiste, connu par de nombreuses photographies d'époque et d'esquisses préparatoires en couleur, émerge dans les années 1960.

Des travaux de restitution, concernant exclusivement le Ciné-bal, sont entrepris en septembre 1985, date à laquelle la salle et l'escalier sont classés monuments historiques.

Le Foyer-bar et la salle des fêtes obtiennent le classement en 1989.

La rénovation de l'intérieur de l'aubette s'est faite en deux temps

- 1994: le café-cinéma

pour cette restauration le choix a été fait de conserver les anciennes peintures. Pour cela un film transparent a été appliqué, puis les nouvelles peintures ont été effectuées sur ce film.

Le résultat est décevant puisque 10 ans après la restauration des dégradations importantes apparaissent déjà.

- 2006

Une nouvelle restauration est entreprise, avec la salle des fêtes, le bar et l'escalier d'accès.

Cette fois ci la peinture a été directement appliquée sur le mur en gardant les mêmes teintes que l'oeuvre originelle.

Le nouvel ensemble est ouvert le 8 juin 2006.


Voir l'article sur Wikipédia [archive]

A voir aussi le site de l'exposition Arp is Arp [archive]

Classement Monument Historique7

Date 09/04/1929 puis 18/11/1985 et 30/11/1989

Classement parmi les Monuments Historiques :Bâtiment de l'Aubette:

façade sur la place et toitures (classement : 9 avril 1929) ; ciné-dancing au premier étage de l’aile droite et escalier central de l’aile droite, de l’entresol au premier étage (classement : 18 novembre 1985) ; salle des fêtes et foyer-bar au premier étage de l’aile droite (classement : 30 novembre 1989).

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Lien externe

Références

  1. Connaître_Strasbourg_(édition_1988)_(Livre). Voir aussi : SCHNEEGANS (Ch.), "L'ancien musée de peinture et de sculpture de Strasbourg brûle à l'Aubette en 1870", Revue alsacienne illustrée, vol. XVI, n° 2, 1914, consultable aux archives municipales BRB439)
  2. Le Ménestrel : revue musicale hebdomadaire - Heugel (Paris), du 23 décembre 1877, page 29 [archive] - "On nous écrit de Strasbourg. La nouvelle salle de concert de l'Aubette attendue depuis cinq ans a été inaugurée le 5 décembre par un très beau concert. Les décorations de la salle peintes par la maison Chapron de Paris sont très brillantes et l'ensemble se présente avec richesse. L'acoustique est un peu sèche mais nette et égale pour toutes les parties de la salle. C'est M. Conrath architecte municipal qui a dressé le plan de notre nouvel édifice musical qui est une propriété de la ville. M. Roederer, architecte, a exécuté avec talent le projet et M. Dock est l'auteur des sculptures. La salle de l'Aubette peut contenir 800 personnes elle est par conséquent plus petite d'un tiers que la salle de la Réunion des Arts à laquelle elle va désormais faire concurrence."
  3. DNA - Dernières Nouvelles d'Alsace (journal quotidien) - DNA du 24/10/2008 [archive]
  4. Strasbourg_1900_-_Naissance_d'une_capitale_(Livre), page 41
  5. Dossier Archives de Strasbourg (quote MS37), Le bâtiment de l'Aubette à Strasbourg, de 1767 à nos jours, PDF [archive]
  6. Article de Geneviève Honegger dans la brochure Lés Clés de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg n°47
  7. a et b Mérimée_(site_internet) Notice Mérimée PA00085014 [archive] consulté le 25/12/2020
  8. Vivre à Strasbourg