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Adresse:Ancienne droguerie du serpent (Strasbourg)

De Archi-Wiki

17 rue des Hallebardes

Image principale



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Date de construction environ 1300
Structure Maison
Courant architectural Gothique

Date de transformation environ 1800
Structure Immeuble

Date de rénovation 1996

Inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques 20/11/1998
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Chapelle Saint Jacques (St Jacobskapelle)

Date 1190

St Jacobskapelle 1283, 1339, 1468,1587.

La partie de la maison qui touche au n° 19 était occupée par une chapelle dédiée à Saint Jacques, elle fut construite en 1190 par l'écuyer Jacques Zorn, et parait avoir été désaffectée dans les dernières années du XVIe siècle. Le droit de patronat de la chapelle avait été rattaché à l'immeuble, et appartenait au cours du XVIe siècle à Jean Wachtel, pharmacien, dont l'officine était attenante1.

En 1608, la maison fut vendue à Charles Hammerer, membre du Grand Conseil, puis passa à Frédéric Hammerer, greffier du Tribunal des VII, lequel la revendit en 1645 à la veuve de l'Ammeister Daniel Ringler, née de Turckheim.

Elle appartient ensuite à Jean-Thomas Kau, de la chambre des XIII; puis au libraire éditeur Raimbaut Dulsecker, et à ses successeurs Jean-Daniel et Jean-Henri.

En 1772, sous l' enseigne au Serpent, la maison renferme la droguerie Hermann et Kob, par la suite à Louis Jules Himly au XIXe siècle.

Cette maison a pour enseigne un immense serpent en zinc, que les passants n' ont pas été peu surpris de rencontrer, vers 1860, sur un des acacias plantés alors place Gutenberg1.

Ancienne demeure médiévale2

Date environ 1300

La construction primitive est datée du dernier tiers du XIIe ou du début du XIIIe siècle.

L'édifice roman a fait l'objet, autour de 1300, d'une reconstruction qui lui a plus ou moins conféré son aspect extérieur actuel. C'est à la fin du XIVe siècle qu'on été effectués les réaménagements internes visant à renforcer le caractère prestigieux de la demeure avec des éléments architecturaux spécifiques (de grandes fenêtres à croisée) et la mise en place d'une riche décoration peinte au rez-de-chaussée et au premier étage.

Pour la datation, on pourra se référer à un article de Maxime Werlé dans l'ouvrage Strasbourg de la Grande-Ile à la Neustadt - un patrimoine urbain exceptionnel3.

Dans cette même source, on précise "Ce vaste édifice, maçonné en pierres et en briques, se distingue par ses dimensions importantes et sa structure architecturale interne complexe, qui s'accordent avec une résidence aristocratique; les sources écrites suggèrent d'ailleurs qu'elle a été construite par un membre de l'un des plus puissants lignages de la ministérialité épiscopale de Strasbourg".

La façade sur rue, longue de dix travées de fenêtres et haute de deux étages plus toiture semble dater du XVIIIe ou du XIXe siècle, mais nous ignorons si cet aspect est le résultat d'une construction neuve ou d'une transformation. Les fenêtres du premier étage ont des linteaux légèrement arqués, tandis que celles du deuxième étage sont rectangulaires. Au rez-de-chaussée, occupé par une porte cochère et deux commerces, il n'y a que sept travées séparées par des piliers en pierre surmontés de sobres chapiteaux. Cette façade est très régulière et sans ornement particulier.

Les quatre travées de gauche sont cependant surmontées d'une toiture plus haute que pour les six travées de droite. Le bâtiment médiéval, visible sur une vue aérienne et depuis la cour intérieure, mais pas depuis la rue, est situé en retrait, tout en étant accolé au bâtiment sur rue.


Vues depuis la cour intérieure

Ensemble peint exceptionnel au rez-de-chaussée

Au rez-de-chaussée, on a découvert dans une ancienne pièce d'apparat, à l’occasion de travaux en 1995, des peintures murales datant de la deuxième moitié du XIVe siècle représentant une joueuse de trompette marine et une joueuse de timbre. (voir photos ci-dessous). Il s'agit d'un des ensembles peints conservés les plus remarquable de la ville.

A propos du serpent de la droguerie

La maison a abrité de 1770 à 1995 la droguerie du Serpent, et un long serpent en cuivre ondulant sur la façade servait d'enseigne au magasin4.

Dans son ouvrage Sous le regard de la cathédrale, paru aux éditions Sutter en 1962, le célèbre chroniqueur alsacien Robert REDSLOB raconte, à la page 57, l'une des anecdotes évoquant, au XIXe siècle, les facéties des "carabins", à savoir les étudiants de l'école militaire de médecine : "... N'eurent-ils pas l'idée, certaine nuit, de transporter le serpent, suspendu à la droguerie de la rue des Hallebardes, sur un gazon de l'Orangerie ! Les bonnes d'enfants, qui amenèrent le matin leurs voiturettes dans le parc, se lancèrent avec des cris terribles dans une fuite éperdue, abandonnant les bébés en pâture au monstre !"...

Rénovation

Date 1996

Des travaux sont entrepris en 1996 pour accueillir un nouveau commerce et c'est ainsi que sont découvertes sous des couches de peintures du 20e siècle d'anciennes peintures du moyen-âge.

Ces peintures sont visibles tout au fond du magasin plus ou moins encombré de boîtes (dans le magasin de produits de beauté, situé à gauche de la façade sur rue et non dans le magasin de lingerie féminine situé à droite.

Information

Date 20/11/1998

Inscrit sur l'inventaire des Monuments Historiques: 20 novembre 1998 Immeuble médiéval : en totalité


Références

Bibliographie

  • Maxime Werlé, La droguerie du Serpent. Une demeure médiévale au coeur de Strasbourg. Strasbourg, Université Marc-Bloch, 2006, 170p (voir un compte rendu de cet ouvrage sur www.revues.org [archive]) et aussi, du même auteur, sur le site www.persee.fr [archive]