Loading...

Adresse:20 avenue de la Marseillaise (Strasbourg)

De Archi-Wiki

20 avenue de la Marseillaise (Strasbourg)

Image principale



Chargement de la carte...

Date de construction 1902
Architecte Ferdinand Kalweit
Structure Immeuble
Courant architectural Néo-baroque

Date de transformation 1951
Architecte Albert Kirsch
Structure Commerces

Date de transformation 1963
Architecte Lucien Schoettel
Structure Commerces
Consultez les 1 actualités de l'adresse


Construction1

Date 1902 à 1903
Architecte Ferdinand Kalweit


Description

Immeuble avec une façade symétrique néo-baroque en pierre de taille, couvert d'une toiture mansardée. La travée centrale est couronnée par un fronton curviligne brisé et comporte des balcons reposant sur des culs-de-lampe. Les décors entourant les ouvertures varient à chaque étage.

Il semble qu’on puisse évoquer à son sujet un bel exemple d’ « éclectisme épanoui »2, avec ici, des emprunts visant en particulier le style baroque. Ajoutons que le rez-de-chaussée se présente sous forme de deux grandes vitrines vouées à des commerces, dont les entrées sont latérales et cintrées, pourvues de beaux oculus ovales. L’entrée des habitations, centrale est également en plein cintre, décorée de chapiteaux à la mode antique.

Historique

L’autorisation de construire (Bauschein) date du 5 mars 1902, pour un immeuble de 4 étages d’habitations et de commerces, situé « an der Hohenlohestrasse ».

Le commanditaire est le dentiste Albert Baumeister (Zahnarzt), dont l'initiale du patronyme (B) est lisible sur le cartouche baroque au-dessus de l'entrée de l'immeuble.

Le maître d’œuvre est l’architecte F. Kalweit, situé à cette date au n° 12, rue de l’abreuvoir (Tränkgasse 12).

Les travaux de construction sont complètement achevés à la date du 28 mai 1903, même si à peine quelques années plus tard, en 1907, le propriétaire A. Baumeister, alors domicilié à Haguenau, doit faire appel à l’architecte E. Müller pour des travaux au niveau du toit, suite à un incendie.

On notera que le nom de l'architecte et la date de construction sont gravés au-dessus de la porte d'entrée à droite.

Concernant le partage des documents, on se limitera au minimum, et en particulier aux plans des différents niveaux. On remarquera cependant que, sans qu’on en connaisse l’explication, et sauf erreur de notre part, le dossier consulté ne conserve pas de plan d’origine du rez-de-chaussée.

Survol de l’occupation ancienne du rez-de-chaussée1

Date A partir de 1903

L’occupation du rez-de-chaussée par des commerces étant beaucoup plus complexe que dans le n° 18 contigu, on se contentera de citer ici quelques exemples de commerces et l’on précisera seulement lorsque cela a pu être avéré quelle place ceux-ci occupaient (le n° 20, comme le n° 18, compte en effet deux vitrines, l’une à gauche et l’une à droite, et plus les temps sont anciens, moins il est facile d’entrer dans ce genre de détails.

On sait déjà qu’à l’origine se trouvaient au rez-de-chaussée le magasin Messmer thé et café (Messmers Thee-u. Kaffee geschäft) et l'épicerie fine Meyer (Meyer, Delikatessenhdlg.), mais leurs emplacements respectifs restent inconnus3.

En 1906, l’épicerie cède la place au commerce d’instruments de chirurgie « Walb & Heerlein », qui sera encore présent après le Premier conflit mondial et dont on trouve des courriers dans le dossier de l’immeuble.

L’autre magasin où l’on vendait du thé et du café disparaît à son tour, et l’on trouve au fil du temps la Société commerciale Lambert-Rivière, spécialisée dans les produits chimiques et les engrais, mais aussi R. Reichmann un fabricant de lingerie.

Impossible et inutile de les citer tous, mais on mentionnera quand même encore le commerce de « vins et spiritueux » qui apparaît dès 1922, d’abord sous le nom d’ « Eug. Vial », puis de « Raymond Grégoire », et enfin sous le nom de « Georges Wust ».

Occupation récente de la gauche du rez-de-chaussée 4

Date 1975 à 1984

La partie gauche du rez-de-chaussée est occupée en 1975 par le commerce "Alsace-Carreaux, puis par la parfumerie "Helios", également dévouée aux "soins masculins" à partir de 1984, et plus récemment et jusqu'à nos jours, par des commerces plus "techniques".

Occupation récente de la droite du rez-de-chaussée 4

Date 1951
Architecte Albert Kirsch

A partir de 1944, les choses paraissent plus assurées quant à la l’emplacement des commerces.

Ainsi, il semble bien que le commerce de machines à écrire (Schreibmaschinen) d’Adolf Veit qui demande l’autorisation pour installer sa vitrine, ait été situé à droite du rez-de-chaussée.

Adolf Veit installe en effet ici une succursale de son magasin principal qui se situe en Allemagne, à Freiburg-in-Breisgau (Fotocopie abteilung seines Hauptgeschäftes).

A ce commerce succèdera , sans doute après la fin de la guerre, un commerce (bien français !) de vins champagne, liqueurs, appelé « Les Caves Crudal », dont le gérant était un certain René Philbert, qui dès 1947, envisageait l’aménagement d’un petit débit de vins dans un local situé au rez-de-chaussée à côté de son commerce pour la vente de vins et spiritueux.

Ces indications, bien que tirées telles quelles du dossier, ne permettent cependant pas de visualiser avec précision la disposition des lieux, mais on remarquera qu’on se dirige lentement, mais sûrement vers une occupation des lieux par un service de restauration.

Il faudra cependant encore composer dès 1951 avec l’occupation des lieux par la « Blanchisserie automatique Bendix » par l’industriel Fred Ehresmann, domicilié à Bischwiller, commerce qui sera exploité jusqu’au 31 décembre 1962.

Le maître d’œuvre est dans ce cas l’architecte Albert Kirsch, situé alors au n° 16, rue Schwendi.

Ce sera alors, comment on le verra dans une section à part, le tout début d’une nouvelle ère.

Création et fondation du Snack Michel5

Date 1963 et 1968
Architecte Lucien Schoettel

En 1962, le commerçant Michel Spehner procède au transfert de son débit de boissons « Carol-Chocolatier » situé jusque là au n° 17, rue de la Haute Montée6...

C’est, de toute évidence, son prénom « Michel » qui deviendra le nom du Snack dont Michel Spehner a donc initié la première étape de l’existence. D’ailleurs, dès 1963, il demande d’apposer son prénom sur la vitrine de son magasin, et envoie une esquisse de cette enseigne à la ville, qu’on découvrira dans les images jointes.

Ce transfert est attesté par plusieurs courriers de Michel Spehner à la Ville, qu’on partagera aussi en raison du caractère "historique" de ces renseignements.

L’entreprise à laquelle fait appel Michel Spehner est l’entreprise Schoettel et Cie, située 7, place St-Florent, à Strasbourg Cronenbourg, dirigée par l’architecte Lucien Schoettel.

L’arrêté portant permis de construire pour la transformation de la blanchisserie-lingerie en débit de boissons ou Snack date du 13 mars 1963.

Mais ce n’est, semble-t-il, qu’en janvier 1968 que l’existence du «  Snack-Michel » sera officialisée, et c’est d’ailleurs la date de 1968 qu’on trouve comme date de fondation de l’exploitation actuelle (sur les bocks, les sachets de sucres, etc...). Le requérant est alors Raymond Vonesch, encore domicilié à cette date à Eckbolsheim, qui fera également appel à une entreprise de décoration pour aménager son magasin.

Mais l’étape déterminante pour l’exploitation du Snack-Michel aura lieu en 1975, avec l’agrandissement du restaurant et sa jonction avec le commerce déjà situé au n° 18, et l’on se rendra donc à cette adresse pour avoir les renseignements sur cette étape.

De nos jours, et donc officiellement depuis 1968, le café Michel occupe toujours le rez-de-chaussée des n°20 (côté droit) et 18 avenue de la Marseillaise (Voir également la section ci-dessous à propos des vitraux).

Trois vitraux Art Nouveau

Trois beaux vitraux Art nouveau, peut-être d'origine, peuvent être admirés au Snack Michel (qui est une institution strasbourgeoise bien connue, fondée en 1968) et ornent les rez-de-chaussée des n° 20 (côté droit) et n° 18.

Le premier des trois vitraux est situé au rez-de-chaussée du n° 20, dans un endroit appelé par les familiers du lieu "Le Mucha", sans doute parce que le traitement de la figure féminine a fait associer des admirateurs de ce vitrail avec le peintre et dessinateur tchèque, maître de l'Art nouveau Alfons Mucha (1860-1939).

Les deux autres vitraux, qui se limitent à des motifs floraux, sont positionnés l'un au-dessus de l'autre, à distance du premier, au rez-de-chaussée du n° 18.

A noter qu'un grand miroir, judicieusement placé à cet endroit, donne l'illusion que deux vitraux parfaitement identiques à ces derniers sont également visibles, selon la même disposition, dans la salle arrière, alors qu'il n'en n'est rien.

Il existe cependant un quatrième vitrail au motif Art nouveau, situé également au rez-de-chaussée du n° 18, mais il ne s'agit à coup sûr cette fois que d'un pastiche ou si l'on préfère d'une copie, puisqu'on peut y lire le nom du Snack, à savoir "Le Michel", qui n'existe, comme on le sait, que depuis l'année 1968...

Historique « officiel » du Snack Michel

Voici mot à mot le texte, accompagné d’une photographie ancienne, que le client peut découvrir en scrutant la carte des menus (2022) : « Entreprise familiale à votre service depuis 1968, date à laquelle il est repris par Monique et Raymond Vonesch, le « Snack » ne garde de sa première existence que le prénom de « Michel ». Raymond, maître-boulanger de profession, élabore une recette personnelle pour la viennoiserie, qui fait rapidement la réputation de l’endroit. Celui-ci devient alors un lieu de rassemblement pour les étudiants mais également un lieu « rond-point » où se retrouvent des personnes de tous horizons. En 1974, création d’un Self-Service au n° 18 séparé des locaux du Snack par un salon de coiffure. 1982, reprise de ce local, réaménagement et jonction avec le self. 2001, rénovation complète de l’établissement sous l’impulsion des fils, Dominique, son épouse, Marie-Luce, et Sébastien, afin d’apporter une homogénéité au décor des différentes salles tout en gardant le souci de préserver au snack son côté rétro-intemporel. Il prend ainsi l’aspect d’une brasserie Parisienne et se voit rebaptisé « Café-Brasserie Le Michel ».

Références

  1. a et b Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 852W244
  2. Elisabeth Loeb-Darcagne : « Sept siècles de façades à Strasbourg, I.D. L’Edition, 2012, page 100 »
  3. Annuaires d'adresse (Strasbourg) - Annuaire d'adresse de 1904 [archive], consulté le 14/05/2022
  4. a et b Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cotes 852W244 et 852W245
  5. Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 852W244
  6. Dans le projet d'aménagement conservé dans le dossier et daté de 1963 d'une pâtisserie-snack pour Michel Spehner, on apprend que celui-ci réside à cette date au n° 37 rue Oberlin, à Strasbourg. Or, dans le dernier annuaire d'adresses en ligne de Strasbourg, qui est daté de 1953, on trouve au n° 37 rue Oberlin un Charles Spehner, photographe-illustrateur. Dès lors, il n'est pas absurde de penser que ce dernier ait pu éventuellement être un proche, sinon le propre père du dit Michel Spehner

Lien externe