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Adresse:Eglise Saint Jean Baptiste (Saint-Jean-Cap-Ferrat)

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18 Avenue Jean Mermoz (Saint-Jean-Cap-Ferrat)

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Structure Lieu de culte (église, temple, synagogue, mosquée)
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Trois vitraux modernes

Date Peut-être vers 1990


D’après un site touristique en ligne, d’importants travaux de restauration, à partir de 1992, auraient donné à cette jolie église de village son aspect définitif, que l’on pourrait admirer depuis 1998.

L’édifice d’origine daterait du XIe siècle1, et il est question de deux agrandissements qui auraient eu lieu au cours du XIX e siècle, mais sans doute s'agit-il plus simplement d'une nouvelle construction datant de cette époque...

Comme on pourra le voir en consultant la notice du site touristique, l’intérieur de l’église est très simple, mais pourvu de plusieurs vitraux, dont trois d’entre eux se situent dans le chœur, et deux autres dans d’autres parties de l’édifice. Mais, étrangement, ce site ne mentionne aucun des vitraux qui ornent l’église2.

Certes, si l’on examine les trois vitraux du chœur, on ne s'appesantira pas sur les deux vitraux anciens assez conventionnels, datant sans doute du XIXe siècle, et encadrant un vitrail central. Ceux-ci représentent respectivement, à gauche, Joseph, portant l’Enfant, et à droite saint Antoine de Padoue. Leur facture et leur style sont typiques du milieu du XIXe siècle, ou de la période 1900, et ils ne présentent en effet pas d’intérêt particulier.

Mais à l’opposé, le vitrail central de facture moderne, représente une vision très originale du baptême du Christ, et le moins qu’on puisse dire, c'est qu'elle est peu habituelle : le Christ occupe presque toute la place, et c’’est tout juste si l’on devine la présence de Jean Baptiste à sa gauche, dont on ne discerne que le visage, et dont la main droite couvre sans la toucher la tête du Christ, alors que la main gauche est grand ouverte de l’autre côté du Christ. On devine également la colombe du Saint Esprit au-dessus de la main de Jean Baptiste.

Le Christ , quant à lui, est vu de face, dans une couleur blanche, les deux mains grandes ouvertes, représenté comme un être hiératique et énigmatique, à la fois au niveau des traits de son visage, mais aussi de son habit, qui est complexe, contrairement aux représentations traditionnelles. Nimbé d’une auréole, le contraste est complet avec la figure de Jean Baptiste, montré sans nimbe, présenté au contraire de Jésus comme un être éminemment charnel.

Une grande étoile à cinq branches (qui serait fréquemment associée à la notion de célébrité) est suspendue à une sorte de triangle au bas du corps du Christ, et on note par ailleurs la présence hautement symbolique d’un agneau, à sa droite, agneau qui tourne sa tête vers lui. Disons-le tout net : cette représentation du Christ est à contre-courant de l’imagerie traditionnelle, qui a plutôt tendance à montrer le Christ pleinement homme.

L’identification de l’artiste et la connaissance du contexte seraient donc d’autant plus souhaitables pour pénétrer le mystère qui émane de ce vitrail, même s'il faut le reconnaître, le baptême du Christ est par lui-même un thème chargé de mystère.

Quant aux deux autres vitraux du même artiste qui ornent l’église, et qui représentent très probablement les épisodes évangéliques de la Pêche miraculeuse et de la Multiplication des pains, ils semblent rechercher un effet davantage symbolique, et leur traitement paraît du coup plus lisible et moins chargé de mystère.

L’artiste, dont le mode est résolument figuratif, se plaît en effet ici à montrer l’abondance, à la fois dans la foule qui entoure Jésus, ainsi que dans le nombre de poissons qui ont été capturés dans les filets des disciples. Les scènes sont faciles à interpréter, le dessin des visages est très simple, de même que la gestuelle des personnages, à la limite de l’art naïf.

Seul, le Christ, est à nouveau représenté comme un personnage énigmatique. S’il est pourvu d’une grande barbe, d’une abondante chevelure, et d’un nimbe, comme dans les représentations traditionnelles, ses yeux sont seulement suggérés, stylisés, et lui donnent à nouveau une dimension de mystère.

Quoi qu’il en soit, ces vitraux sont beaux, il émane d’eux un charme et une puissance indéniables. Mais, aucune signature ni date n’étant visibles, on en est donc réduit, à regret, au questionnement concernant leur auteur et le contexte de leur création...Gageons qu'ils datent peut-être de la dernière rénovation de l'édifice ?

Références

  1. On peut cependant craindre une confusion avec la Chapelle Saint Hospice, également située à Saint-Jean-Cap-Ferrat...
  2. Guide Tourisme France 2022 : https://www.guide-tourisme-france.com/VISITER/eglise-saint-jean-baptiste---37358.htm [archive], consulté le 09/07/2022

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