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Adresse:16 avenue de la Paix, 8 Rue Turenne (Strasbourg)

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16 avenue de la Paix, 8 Rue Turenne

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Date de construction 1884 à 1885
Architecte J. & E. Klein
Structure Villa

Date de démolition environ 1937

Date de construction 1937 à 1938
Architecte Jean-Paul Berst
Théo Berst
Structure Immeuble
Courant architectural Mouvement moderne

Date de ravalement 2011 à 2012
Consultez les 3 actualités de l'adresse


Villa Mengus1

Date 1884 à 1885
Architecte J. & E. Klein

Les plans de la villa ont été établis en 1884 pour M. Mengus par les Fils de J. Klein architectes-entrepreneurs situés au 9, rue Fritz.

Ces plans ne sont accompagnés d'aucun courrier et sont dans un dossier global comprenant de nombreux mini-dossiers de différentes adresses.

Construction de deux immeubles

Date 1937 à 1938
Architecte Jean-Paul Berst
Théo Berst


Ensemble immobilier comprenant deux immeubles et réalisés en deux tranches très rapprochées dans le temps. D’abord le 16 Avenue de la Paix formant l’angle avec la rue de Turenne, puis l’immeuble donnant sur le Contades au 8 rue de Turenne. Ces deux immeubles forment un ensemble c'est pourquoi nous avons décidé de les aborder dans une même notice.

Nous traiterons :

  • d'abord la partie donnant sur l'avenue de la Paix avec sa rotonde d'angle
  • puis la façade rue Turenne avec un pignon à trois ressauts (ou en escalier)

Construction du 16 Avenue de la Paix2

La demande de permis de construire est effectuée le 04/03/1937, elle émane de la Société Immobilière 16 Avenue de la Paix dont les administrateurs sont Jean-Paul et Théo Berst, architectes qui réalisé pour eux-mêmes la construction, sans doute en vue de revendre l’immeuble à un investisseur ou de le louer pour leur propre compte. Le permis est accordé le 29 mai 1937.

Une dérogation est demandée sur le nombre d’étages. Normalement dans ce secteur le nombre maximum est de cinq étages. Or les architectes demandent l’autorisation de construire deux étages supplémentaires soit sept étages. Ils arguent que leur projet ne serait pas assez rentable avec seulement six étages et que d’autre part l’avenue de la Paix est large et que le vis-à-vis côté Contades est « illimité ». Par dérogation la Ville autorise un étage supplémentaire, soit six étages (RDC+5 étages)3. Dans leur réponse à un courrier de la Ville, les architectes soutiennent également que les coûts des travaux de construction ont augmenté de 40 à 50 % ces dernières années4.

Avant que le permis ne soit accepté, le 3 avril 1937, la Ville envoie un recommandé aux architectes car les travaux ont été commencés sans autorisation. Des contraventions sont dressées.

Dans un entretien du 9 avril 1937, les architectes évoquent, avec le maire de Strasbourg, M. Frey, leurs difficultés pour l’obtention du permis. Concernant le démarrage des travaux, avant l’obtention du permis, on est surpris de lire que c’est une pratique qui semble assez courante depuis une dizaine d’année. Les règlements ne semblent pas toujours respectés et les architectes craignent que les prix ne continuent à augmenter, d’où la précipitation. Concernant le nombre d’étage de leur construction, ils donnent en exemple d’autres immeubles, dont l’actuel 2 rue de la Division Leclerc (dont le gros œuvre n’est pas encore achevé) dans une rue moins large.

Concernant le nombre d’étages autorisés et l'intégration de la construction dans le quartier, la commission des Beaux-Arts est sollicitée le 10 mai 1937, elle ne s’oppose pas à la dérogation. Finalement les architectes obtiendront gain de cause et sept étages seront bien accordés.

La réception finale des travaux a eu lieu le 23 avril 1938.

Descriptif

L'immeuble possède une rotonde d'angle ressemblant à celle du 2 rue du Général Rapp, construite peu auparavant, mais aussi 10 rue Saint Gothard et à celle plus tardive du 18 rue Herder à l'Orangerie.

Chacune des façades, de part et d'autre de la rotonde, possède un ressaut central prolongé de chaque côté par un balcon aux angles arrondis. Ainsi chaque étage se trouve prolongé en saillie d'un "T" inversé. On trouve le même vocabulaire architectural dans un immeuble construit quelques années plus tôt au 7 rue de Berne par l'architecte Tim Helmlinger.

Plans

Construction du n°8 rue de Turenne1

Immeuble construit par Théo Berst en association avec son fils Jean-Paul5. Les plans datent de 1937.

L'immeuble compte six étages plus un étage de combles, et le rez-de-chaussée est surélevé au-dessus des garages.

Ce second immeuble possède un autre vocabulaire : le pignon sud-est de la façade côté rue Turenne, marque des ressauts successifs en forme d'escalier ou de gradins verticaux. Ces ressauts, orthogonaux, sont vitrés dans chaque angle. A l'époque de la construction il y avait un jardin sur la parcelle voisine et les constructions de ce côté étaient moins élevées qu'actuellement. On y trouvait notamment la Villa Schauffler. Ce côté de la façade, bien orienté (sud-est) apportait donc un maximum d'ensoleillement grâce à ses ouvertures sur deux côtés.

Bien qu'on ne puisse pas parler ici de façade plissée, cette façade en escalier rappelle néanmoins une construction moderne à Paris, située avenue des Champs-Elysées, avec une façade plissée qui fit scandale à l'époque de sa construction (Jean Desbouis, 1932)6.

Toujours à Paris, on peut aussi rapprocher cette façade d'un autre immeuble situé 28-30 Boulevard Raspail, Paris 7e (1930-33) construit par l'architecte Pol Abraham. Dans cet immeuble l'architecte crée une façade en U pour augmenter la surface des façades donnant sur la rue7. Cela ne semble pas être le cas pour l'immeuble étudié ici, nous privilégions plutôt la recherche de vue sur les Contades et le jardin mitoyen. On retrouve néanmoins le même dispositif de ressauts vitrés sur deux côtés et une plastique assez similaire8.

Le jardin mitoyen et les constructions voisines disparaissent dans les années 1970, ne facilitant pas la lecture de la façade et empêchant d'en apprécier toutes les qualités plastiques. D'autant que l'immeuble voisin au 7a rue Turenne, a repris le même principe de façade en escalier, sans toutefois créer autant d'ouvertures, sans doute en raison du vis à vis et des goûts esthétiques qui ont changé entre les deux périodes de construction.

Selon l'historienne de l'art Amandine Clodi, du fait de la présence d'un ascenseur dès l'origine, les logements les plus prisés se situaient dans les étages supérieurs9. On imagine aisément qu'en plus d'une meilleur clarté, les résidents situés rue Turenne bénéficient d'une belle vue sur le parc de Contades.

L'historienne précise également que les logements étaient équipés d'innovations modernes comme une bonne isolation phonique, d'équipement frigorifique, d'un vidoir automatique d'ordures ménagères et d'un adoucisseur d'eau pour l'eau potable9.

Plans

Façade avant ravalement

Ravalement

Date 2011 à 2012

Le permis autorisant le ravalement a été accordé à M. Nicolas Berst, architecte et descendant de Théophile Berst, architecte qui a construit l'immeuble. Nicolas Berst possède ses bureaux dans l'immeuble.

L'ensemble des photos du ravalement se trouve dans la rubrique Actualités.

Photos récentes

Date 2018 à 2022

On trouvera ci-dessous une photo de la façade située avenue de la Paix, emblématique de l'architecture des années 1930, ainsi que deux clichés des entrées de l'immeuble, à savoir celle du n° 16, avenue de la Paix et celle du 8 rue Turenne, aux caractères différents, mais toutes les deux particulièrement soignées.

L'immeuble comporte non pas deux, mais trois façades (sans compter l'angle), puisqu'il dispose d'une façade Avenue de la Paix, rue Turenne et une "troisième façade" au niveau du pignon sud-est donnant sur l'entrée et un jardinet.

Avenue de la Paix

rue de Turenne

Autres vues sur cette adresse

Références

  1. a et b Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 725W170
  2. Archives de la Ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 795W18
  3. Dossier d'Archives op cit, Cote 795W18 - courrier de la Ville du 6 mars 1937
  4. Dossier d'Archives op cit, Cote 795W18 - courrier des architectes du 15 mars 1937
  5. Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne (NDBA) (Livre) - NDBA n°48 page 5061-6
  6. https://paris-promeneurs.com/l-immeuble-du-poste-parisien/ [archive] consulté le 21/05/2022
  7. Architectures Modernes (1918-1940), Paris et environs, 2021, Gilles Ragot, page 118-119
  8. Google Street View [archive], 28-30 boulevard Raspail, Paris 7e, consulté le 25/05/2022
  9. a et b Revue Source(s), n°12, 2018 [archive], "L'architecture Paquebot à Strasbourg", Une traversée au coeur de la Modernité des années 1930, Amandine Clodi, page 97, consulté le 23/02/2022

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