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Adresse:15 rue Jacques Peirotes (Strasbourg)

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15 rue Jacques Peirotes (Strasbourg)

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Date de construction 1935 à 1936
Architecte Tim Helmlinger
Entrepreneur Steinbach Frères
Structure Immeuble
Courant architectural Style paquebot

Date de ravalement 2015
Il n'y a pas encore d'actualités sur cette adresse


Construction1

Date 1935 à 1936
Architecte Tim Helmlinger
Entrepreneur Steinbach Frères


Historique

Imposant immeuble à l'angle de la rue de Bienne, s'inscrivant dans le courant moderniste des années 30.

D'après un ouvrage très approfondi sur le rôle des architectes allemands dans l’Alsace annexée, cet immeuble est un exemple de l’influence de « Ecole de Paris », et des Beaux-Arts parisiens à Strasbourg, qui avaient marqué les architectes formés après 1918 par Robert Danis, influence que l’occupant allemand se proposait justement d’évincer entre 1940 et 1944 2.

Il est l'oeuvre de l'architecte Tim Helmlinger, et construit pour Wladislau Rozeck, un commerçant , domicilié 3 rue Specklin. Selon ses fichiers domiciliaires3 Wladislau Rozeck est né en 1894 dans une ancienne province prussienne aujourd'hui polonaise. Il arriva à Strasbourg en 1921, se maria en 1925. Il s'installa dans l'immeuble en octobre 1938, avant de déménager deux mois plus tard. Les fichiers indiquent qu'il était tailleur / commerçant4.

De 1937 à 1939, le propriétaire de l'immeuble resta Mr Rozeck (orthographe trouvée dans les annuaires), mais l'avocat Pierre Helmlinger, frère puîné de l'architecte, est mentionné comme gérant de l'immeuble, avec un logement au 6e étage (cette dernière précision est cependant à confirmer, car on trouve dans les annuaires de 1937 à 1939 trois autres personnes résidant au 6e étage...).

Quant à Mr. Rozek, l'annuaire de 1937 précise qu'il habitait alors à Trimbach5. Après la Seconde Guerre mondiale, il n'est plus question de la gérance de Pierre Helmlinger, mais le propriétaire est toujours le commerçant Wladislav Rosek (orthographe dans l'annuaire de 1953), avec un logement au 6e étage (voir plus haut...)6.

A noter que l'adresse initiale de l'immeuble était le n° 33, rue St-Gothard, la dénomination "rue Jacques Peirotes" n'existant que depuis 1946. Le numéro a donc changé ensuite également. La parcelle mesure environ 307 m², et la surface bâtie est de 281 m².

L'autorisation de construire date du 4.5.1935. L'entreprise de constructions est la maison Steinbach Frères. La note de calculs du béton armé est due à Paul Kehlstadt, ingénieur civil E.P.Z., à Strasbourg. La réception du gros oeuvre a lieu le 11.9.1935. La réception finale date du 16.7.1936.

On trouvera par ailleurs une photo d'archive non datée contenue dans le dossier de la Police du bâtiment, où l'on voit la devanture du coiffeur "Salon pour Dames et Messieurs", qui se situait sans doute avant guerre au rez-de-chaussée à droite de l'entrée.

Sur la photo on lit, sauf erreur de notre part, que l'inscription en langue française est à proscrire : "Französiche Ausschrift ist beseitigt". On n'aura de ce fait pas de mal à dater cette photo !

Encore un détail visible sur ce cliché : en haut à droite on devine une plaque avec le nom de l'architecte, qui s'y trouve encore aujourd'hui.

Description

Une étude récente a montré que cet immeuble est presque identique à celui du n° 7, rue de Berne, également construit par Tim Helmlinger. « Leur façade s’organise autour d’une simili-rotonde d’angle de cinq étages et de balcons prenant la forme de la lettre « T ». Les édifices sont ponctués de puissantes lignes horizontales formées par les corniches séparant le rez-de-chaussée du premier étage et le quatrième du cinquième étage. Ces lignes sont relayées par celles des balcons et les terrasses des autres étages. Percés de nombreuses fenêtres, les deux immeubles sont chapeautés par une partie supérieure vitrée et en surplomb qui évoque la proue d’un navire, comme au 2, rue du Général Rapp.

L’effet paquebot est procuré par cette forte accentuation des lignes horizontales, par la monumentalité des édifices, qui sont de grande taille et se développent en angle, mais aussi par ce rez-de-chaussée optiquement en retrait. De cette façon (…), les bâtiments se détachent du sol et semblent flotter. »

Cette étude signale également que la porte apparait comme le seul véritable décor. (…) «Cette dernière est fabriquée en verre et en fer forgé, elle se compose de lignes verticales et horizontales, de motifs de triangles posés les uns au-dessus des autres, de rectangles aux motifs de vagues ainsi que de deux octogones centraux accueillant la poignée dorée4.

Ravalement

Date 2015

Ravalement entre juin et novembre 2015.

Références

  1. Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - Cote 934W49
  2. Wolfgang Voigt : Planifier et construire dans les territoires annexés, Architectes allemands en Alsace de 1940 à 1944, Collection « Recherches et documents », tome 78, Publications de la Société Savante d’Alsace, 2008, avec photographie de l'immeuble page 144
  3. Archives de la ville et de l'Eurométropole (Bibliothèque) - cotes 603MW687 et 603MW693
  4. a et b La production architecturale de Tim Helmlinger dans les années 1930 à Strasbourg, page 73 et suivantes, Amandine Clodi, mémoire de Master 2 d’Histoire de l’art, de l’architecture et du patrimoine, réalisé sous la direction d’Hervé Doucet, Université de Strasbourg, septembre 2015
  5. Annuaires d'adresses de Strasbourg de 1937 à 1939, avec pour l'année 1937 la page numérisée 151 / 804
  6. Annuaire d'adresses de Strasbourg de 1953