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Adresse:Cité Spach (Strasbourg)

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9, 11 rue de Flandre

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Date de construction 1898
Structure rue

Date de construction 1898 à 1900
Architecte Johann-Karl Ott
Entrepreneur Auguste Brion
Structure Immeuble
Courant architectural Néo-Renaissance

Date de construction 1903 à 1905
Architecte Albert Nadler
Maître d'ouvrage SOCOLOPO
Structure Immeuble
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Historique et contexte de la cité Spach

Date 1895 à 1898

La cité Spach a été conçue à la toute fin du XIXe siècle et au seuil du XXe siècle, dans le secteur de l’avenue de la Forêt-Noire.

Comme l’écrit Marie Pottecher dans une étude magistrale parue en février 2011 dans une publication de la Ville de Strasbourg, elle « constitue un objet privilégié pour l’étude du logement social et de son insertion dans cette ville en devenir qu’est alors la Neustadt »1.

La genèse de la Cité est exposée avec tant de détail et de sérieux dans ce document qu’on pardonnera la confusion dans les prénoms du secrétaire général de la ville de Strasbourg Frédéric Gustave Spach (1809-1895)2, (appelé dans l’article « Louis Gustave » Spach).

Grâce au legs de l'ensemble de la fortune de Frédéric Gustave Spach à sa mort en 1895 sans héritier direct, la Ville crée la fondation Spach, destinée à secourir les employés municipaux dans le besoin. En lien direct avec la volonté du bienfaiteur, la municipalité décide de consacrer une partie des ressources de la fondation à l'édification de logements sociaux. Le legs permet ainsi de lutter contre la pénurie de logements3. Le 6 mars 1899, le conseil municipal approuve la construction de cent-un logements sociaux conformément aux principes de l’hygiène, spacieux, hauts de plafond, bien aérés, équipés de gaz pour le chauffage et l’éclairage. Ainsi naît la cité Spach, qui répond aux mêmes critères hygiénistes qu’une caserne militaire 4.

On précisera encore qu’un frère aîné de Frédéric Gustave Spach, à savoir Louis Adolphe Spach (1800-1879), archiviste du Bas-Rhin de 1840 à 1879 a donné son nom à une rue proche du Parc de l’Orangerie (allée Spach)5.

Un autre frère, Edouard Spach (1801-1879) était par ailleurs un savant naturaliste, dont le vaste herbier fut offert à sa mort au Museum de Paris 6.

Construction de l’alignement sud

Date 1898 à 1900
Architecte Johann-Karl Ott
Entrepreneur Auguste Brion

D’après l’article de Marie Pottecher, déjà mentionné, la construction du plan de la cité a incombé au service municipal d’architecture, dirigé à l’époque par Johann Karl Ott. Ce dernier s'inspire de l'ensemble de la société Volkswohnungen de Berninger et Krafft mais aussi de bâtiments de Francfort. La cité présente une certaine recherche esthétique, marquée par l'usage du pan de bois au dernier étage, de chaînages d’angle et d'oriels.

Un premier alignement cohérent de 11 immeubles de trois étages accolés est signé par Johann Karl Ott en 1899. Il s’agit des numéros 2, 4, 6, 8, 10, 12, 14, 16, 18 cité Spach et 9 rue de Flandre, qui sont de couleur jaune. Ces 11 immeubles déclinent 96 logements d’une à trois pièces et 4 commerces7.

Les travaux sont confiés à l’entrepreneur strasbourgeois Auguste Brion et sont engagés en avril 1898, leur achèvement étant prévu pour juillet 1900.

Des équipements tels qu'une buanderie, un séchoir et des bains y seront ensuite progressivement ajoutés au cours des années qui suivent1.

Construction de l’alignement nord

Date 1903 à 1905
Architecte Albert Nadler
Maître d'ouvrage SOCOLOPO

Dès 1903, la jeune Société coopérative de logements populaires (Gemeinnützige Baugenossenschaft) fait construire le pendant de la cité Spach.

Il s’agit des numéros 1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17 cité Spach et 11 rue de Flandre, qui sont de couleur rouge.

Cette nouvelle cité est conçue par l’architecte Albert Nadler, à qui l’on doit également en matière de logements social, l’ensemble du « Katholischer Bahnhof », boulevard de Lyon.

Le pendant de la cité Spach conçu par Nadler est en fait une quasi-réplique, à l’exception des commerces, du premier alignement d’immeubles conçu par la Ville quelques années auparavant.

Selon Marie Pottecher, dont nous partageons les grandes lignes de son article, « ce choix procède sans doute de la volonté de la Ville, qui souhaite assurer une certaine unité à l’ensemble. Celui-ci forme alors une cité-rue proche dans son aspect des courées 8 du nord de la France, des Flandres ou d’Angleterre ».

Elle ajoute que la présence d’oriels d’angles est particulièrement remarquable du point de vue urbanistique, participant pleinement à l’identité visuelle de la cité1.


Construction d’extensions perpendiculaires aux alignements

Date 1909 à 1910
Architecte Fritz Beblo

Mais la cité Spach connaissant rapidement un important succès, l’ensemble des logements sont occupés au cours des années et la fondation et la Ville décident alors d’une extension. Il s’agit des n° 3, rue de Flandre, et 16, rue Edel, commencés en 1909.

Comme en 1899, les plans des bâtiments sont dressés par le service municipal d’architecture.

Marie Pottecher, dans son article, précise que ces extensions sont implantées perpendiculairement par rapport aux premiers bâtiments de la cité, et que les références à la Renaissance alsacienne sont abandonnées au profit du vocabulaire cher au nouveau responsable du service municipal d’architecture, à savoir Fritz Beblo1.

Références

  1. a b c et d Article de Marie Pottecher : « Une cité dans la Neustadt : la cité Spach », pages 6 à 15, in « L’urbanisme à Strasbourg au XXe siècle. Document PDF en ligne [archive], consulté le 30/06/2018
  2. Caroline Tourette, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 35, page 3677
  3. La_Neustadt_de_Strasbourg,_un_laboratoire_urbain_/_1871-1930,_éd._Lieux-Dits_(2017) - pages 218-219
  4. Base CANOPE, Académie de Strasbourg, Base numérique du Patrimoine d’Alsace : http://www.crdp-strasbourg.fr/data/albums/idf_reichsland_strasbourg_germanisation/index.php?img=16&parent=1 [archive], consulté le 30/06/2018
  5. Christian Wolff, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 35, pages 3675 et 3676
  6. François Schaller, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne n° 35, pages 3676 et 3677
  7. La_Neustadt_de_Strasbourg,_un_laboratoire_urbain_/_1871-1930,_éd._Lieux-Dits_(2017) - page 219
  8. Courée = n.f. Impasse, petite cour commune à plusieurs habitations, dans les villes du nord de la France (Petit Larousse illustré, 2006)

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